Le ministre ivoirien des Sports et des loisirs, Albert François Amichia, vient de déclarer que son pays aura besoin d’un supplément de 197,7 milliards de francs CFA pour financer sa politique nationale des sports pour la période 2016-2020. Le secteur privé est appelé à s’investir davantage dans ce domaine afin de mettre en place une véritable industrie du sport dans le pays.
En Côte d’Ivoire, les sports constituent une priorité, au même titre que les autres domaines. Dans le cadre de sa politique nationale de financement des sports pour la période 2016-2020, le gouvernement ivoirien vient d’annoncer qu’il aura besoin d’une enveloppe supplémentaire de 197,7 milliards de francs CFA (environ 336,4 millions de dollars) afin de professionnaliser davantage ce secteur.
Intervenant dans le cadre d’un séminaire consacré cette thématique, le ministre ivoirien des Sports et des loisirs, Albert François Amichia, a expliqué que ces fonds additionnels nécessaires viennent en complément aux prévisions de dotations budgétaires de l’Etat. Celles-ci s’élèvent à 180,4 milliards de francs, soit environ 307 millions de dollars. A ce propos, Amichia n’a pas hésité à déclarer qu’«Il est temps, de faire appel à d’autres ressources telles que celles du secteur privé et envisager des réformes». Selon le ministre, plusieurs possibilités peuvent être exploitées. Le pays pourrait, par exemple, procéder au renforcement de partenariats avec les entreprises privées locales. La Côte d’Ivoire devra aussi envisager des réformes de «l’environnement juridique et fiscal» pour asseoir une meilleure structuration et la professionnalisation des sports dans le pays.
Officialisée l’an dernier, la politique nationale des sports pour la période 2016-2020 est une approche dans laquelle sont exposées les ambitions du gouvernement pour les sports d’ici 2020. Evaluée à un coût global de 378 milliards francs CFA (environ 643,4 millions de dollars), cette politique prend en compte six axes stratégiques : le renforcement du cadre réglementaire du sport ; le développement de l’offre des infrastructures sportives ; la promotion de la pratique du sport ; la promotion de l’industrie du sport ; le financement du sport ; et développement de l’offre de formation.
Un secteur en proie à plusieurs difficultés
La politique nationale des sports élaborée par le gouvernement ivoirien est sous-tendue par la volonté des dirigeants de sortir le secteur des nombreuses difficultés qui entravent sa professionnalisation et les intérêts des divers investisseurs et bailleurs de fonds. Une situation reconnue par les participants au séminaire du ministère, organisé en fin de la semaine dernière.
Relevant ces difficultés, la presse ivoirienne a noté, entre autres, l’engagement insuffisant du secteur privé (10% du financement global), des droits télé peu contributifs au financement du sport, la pénurie ou l’inexistence d’une industrie de sport, une gestion peu professionnelle des fédérations, ou encore l’incapacité du secteur public à assurer une totale mobilisation autour des compétitions sportives.
Avec latribuneafrique