François Kacen (Emrc): “Cette année, nous mettons l’accent sur le dialogue public-privé”
Vous organisez un forum sur l’investissement public-privé. Dites nous quel sera son apport pour les pays africains ?
L’Africa Finance & Investment Forum est une rencontre internationale visant le renforcement des entreprises africaines, particulièrement le tissu des PME. L’enjeu est de promouvoir la création de partenariats d’affaires continentaux et intercontinentaux pour la croissance inclusive en Afrique subsaharienne. Le forum est organisé à Cape Town du 24 au 26 novembre 2015 en collaboration avec la Banque Européenne d’Investissements, Rabobank, le PNUD et DEG, la Banque allemande de développement.
Êtes-vous d’avis les PPP ne sont pas encore trop vulgarisés en Afrique ?
Instaurer un cadre de dialogue public privé est une nécessité en Afrique afin d’une part d’intégrer dans les politiques publiques les besoins du secteur privé en termes de cadre règlementaire pour les activités économiques, et de climat des affaires, et d’autre part, de mettre une cohérence dans les revendications, souvent hétérogènes, des différentes forces vives du secteur privé africain. Cette année, nous mettons l’accent sur le dialogue public – privé autour du thème de l’investissement d’impact qui permet de poursuivre simultanément les objectifs de croissance et de progrès social.
Quels sont les attentes de ce forum et Pourquoi avoir choisi le Cap ?
Cette année, le forum inclura une formation pré-conférence sur l’“Entreprenariat” (23Nov), des rencontres d’affaires B2B pré-organisées et des activités de réseautage informel. L’AFIF organisera également “Le concours de l’entreprenariat AFIF 2015”, une compétition supportée par la Fondation Rabobank.Le forum mettra également en relation des entrepreneurs, investisseurs, bailleurs de fonds, consultants et officiels gouvernementaux afin de créer des partenariats techniques, financiers et commerciaux, et de présenter des projets d’investissements et sources de financement pour des secteurs porteurs de croissance, notamment la finance, la microfinance, les infrastructures, l’énergie, et la santé.
L’un des problèmes fondamentaux dans la réalisation des infrastructures en Afrique est le financement. Et selon une récente étude de la Banque africaine de développement, l’Afrique accuse un gap de 42 milliards de dollars par an dans les infrastructures. pensez vous que ce rendez-vous pourra inciter à plus d’investissement dans ce secteur?
Effectivement, la faiblesse des infrastructures physiques et énergétiques représente à ce jour un frein majeur à la croissance économique de nombreux pays africains, et les financements disponibles ne sont pas à la hauteur des besoins en la matière. Un des objectifs du forum est également de présenter des exemples de financements alternatifs, notamment ceux de DEG, Old Mutual, et Banque Européenne d’Investissements, ou d’outils innovants tels les BOT (Build Operate Transfer) à travers lesquels des projets d’infrastructures peuvent être financés par des entreprises privées étrangères.
Quelles peuvent être selon vous d’autres alternatives de financement des économies africaines dans ce monde de globalisation?
Il est important, sur le long terme, que l’Afrique soutienne elle-même sa croissance, et s’émancipe de l’aide financière internationale. A cet égard, des solutions alternatives telles que la mobilisation des renvois de fonds internationaux (remittances), l’amélioration des politiques fiscales, et l’accroissement de la collecte de l’épargne des ménages par la bancarisation sont des solutions pérennes à investiguer et soutenir.
La Côte d’Ivoire, depuis ces dernières années, est entrain réaliser des travaux de grandes envergures comme le pont HKB, les grandes voies. Quels commentaires faites-vous sur cette question?
A nouveau, l’importance des infrastructures n’est plus à démontrer et les réalisations récentes en Côte d’Ivoire sont positives dans l’optique de désenclaver les zones rurales et de faciliter leur accès aux centres urbains. De même des tendances positives sont la stabilisation politique et la reprise économique. Définitivement, la Côte d’Ivoire est de retour dans le club africain des champions de la croissance.
avec fratmat