Mésententes et discours incisifs par médias interposés. C’est à cela que s’adonnent depuis quelques jours des membres de la coalition au pouvoir, PDCI–RDA entre pros et anti parti unifié. À l’origine, l’expulsion de 18 membres élus du bureau exécutif du plus vieux parti politique du pays.
Les personnalités expulsées sont accusées d’avoir participé selon le secrétaire exécutif du parti de la majorité qui a prononcé la sentence, prématurément à la constitution du parti unifié RHDP.
Une décision qualifiée d’arbitraire et innéficace par certains militants, tandis que d’autres la trouvent salutaire, ajoutant qu’elle pourrait apporter de la discipline au sein du parti de Felix Houphouet Boigny, président fondateur du PDCI–RDA.
Nous croyons à la contradiction, nous croyons à la différence. Je pense qu’au niveau de la Côte d’Ivoire et partout ailleurs c’est dans la contradiction, dans la différence que nous pouvons parvenir à construire notre pays
‘‘Personne ne peut m’exclure du PDCI–RDA. Je suis militant du PDCI–RDA. Mais je suis pro-RHDP. Jamais je ne vais accepter la scission du PDCI comme c’est le cas ailleurs dans des partis. Nous estimons qu’aujourd’hui notre chef a besoin d’être éclairé sur le terrain avant de décider’‘, revendique Kobenan Kouassi Adjoumani, ministre des Ressources animales et halieutiques (expulsé du PDCI–RDA).
Une grave crise à venir ?
‘‘On ne peut pas décider d’appartenir au parti politique… Toujours être membre du parti politique, et puis être dissident créer un mouvement à côté en utilisant presque tous les insignes du parti. Je pense que la décision exécutive du PDCI est une décision correcte’‘ ajoute Kouamé Marius, chef d’entreprise interrogé sur la question.
Si le PDCI–RDA ne nie pas son appartenance au RHDP en tant que coalition au pouvoir, le parti d’Henri Konan Bédié s’exclut toutefois du RHDP en tant que parti unifié dont le chef de l’Etat ivoirien a été désigné président.
Une lutte politique qui pourra sans doute pousser le PDCI à désormais faire cavalier seul dans la course à la présidentielle d’octobre 2020.
Certains analystes politiques craignent une montée de tension dans la classe politique ivoirienne qui pourrait envénimer les municipales et les législatives du 13 octobre prochain, mais également la présidentielle d’octobre 2020.
Avec africanews