À l’occasion du traditionnel message à la Nation prononcé à la veille de chaque commémoration de l’accession du pays à l’indépendance , le chef de l’État ivoirien a jeté dimanche 6 août 2017 à Abidjan, un véritable pavé dans la marre, en indiquant que tous ceux qui le veulent pourront se présenter à l’élection présidentielle de 2020, dans le respect des dispositions constitutionnelles.
Alassane Ouattara ayant dit cela après avoir déploré les débats prématurés au sein de la coalition au pouvoir, relativement à cette échéance qui n’aura lieu dans trois ans, cette affirmation qui, à priori est une simple évidence constitutionnelle “non négociable”, est déjà perçue comme un refus “clair et ferme” de toute idée d’alternance, en faveur du Pdci Rda.
Elle est également perçue comme une manière de prendre acte des ambitions prêtées à Guillaume Soro et de l’inciter à franchir le pas; enfin, elle est même perçue -pourquoi pas- comme le refus jusqu’au bout du chef de l’État ivoirien, de trancher clairement la question d’un autre mandat en sa faveur, puisque selon certaines lectures de la Constitution, il pourrait bien se présenter à nouveau, vu que le pays est sous l’empire d’une nouvelle Constitution à laquelle , il a fait référence à plusieurs reprises pour indiquer qu’elle est une opportunité pour régler le problème des Ivoiriens.
Alassane Ouattara a déploré le mauvais signal qu’offre l’alliance au pouvoir sans pouvoir oser aisément l’appellation Rhdp, appelant les autres partis membres de l’alliance à le soutenir fermement et avec responsabilité, pour aider à respecter les engamemts pris devant le peuple lors de la dernière élection présidentielle qui a eu lieu, a-t-il rappelé, il y’a deux ans seulement.
C’est à la fin du discours d’une vingtaine de minute que le Président ivoirien a ces précisions. Un discours dans lequel il a également plaidé en faveur de l’union et de la réconciliation sans exclusive de tous les ivoiriens.
Au début de son message, Alassane Ouattara avait invité à une introspection et à la réflexion, à l’occasion des 57 ans. Un bilan qui lui a permis d’aborder les difficultés vécues par les populations avec les mutineries, la grève des fonctionnaires, la baisse à l’extérieur des prix du cacao, et les conséquences sur les revenus des paysans.
S’agissant de la détention illégale des armes( avec l’affaire des découvertes d’armes à Bouaké ) , il a prévenu que la loi s’appliquera à tous. Il a également rappelé une position de principe contre les détournements des deniers publics et la corruption : annonce de sanctions et de poursuites.
Tout le monde aura remarqué que pour l’une des rares fois, le chef de l’État ivoirien a fait un message de cette nature, sans citer une seule fois Henri Konan Bédié, alors qu’il ne manquait jamais l’occasion de lui rendre hommage, et de saluer leur entente. Les données semblent avoir changé.
Avec afrikipresse