ELECTIONS LÉGISLATIVES À ABIDJAN : GOSSIO À L’ASSAUT DE PORT-BOUËT-« C’EST GRÂCE AU DIALOGUE QUE SANGARÉ EST PAYÉ SOUS OUATTARA »
C’est escorté par une foule enthousiaste et joyeuse, et au son d’une fanfare, que Marcel Gossio a fait son entlections législatives à Abidjan : Gossio à l’assaut de Port-Bouëtrée, dimanche à 17h, au foyer de Vridi-Canal dans la commune de Port-Bouët. Il était accompagné de l’ancien ministre Augustin Komoé et de Jacques Kacou, un des bouillants militants Fpi de 1990. Plus de 2h avant l’arrivée des hôtes, il y avait déjà du beau monde constitué de la chefferie et d’une forte présence des femmes. C’est dans cette bonne ambiance de la conférence fédérale que l’ancien directeur général du Port autonome d’Abidjan, Marcel Gossio, a annoncé: « entre vous et moi c’est une combinaison qui marche. Marcel Gossio est candidat du Fpi aux élections législatives à Port-Bouët. Allez dire que Gossio est de retour et qu’il est candidat. Allez donner la nouvelle que votre fils que vous connaissez bien est candidat pour défendre vos intérêts à l’Assemblée nationale. J’engage tous les secrétaires généraux des fédérations à parcourir tous les quartiers et villages de Port-Bouët pour dire que Gossio est candidat ».
Ce sont des vivats et des applaudissements qui accueillent cette nouvelle comme une un véritable soulagement. Le vice-président du Fpi qui s’engage à défendre les couleurs de son parti fustige. « Des gens étaient là quand j’étais étudiant. Je suis à la retraite et les mêmes sont encore là. Il faut finir avec l’Assemblée nationale monocolore et sans saveur. Votez massivement pour mettre fin à ça. Si vous ne faite rien, le prix du sac de riz va se multiplier », a prévenu l’ancien Dg du Port. Qui rappelle avec fierté qu’il a fait gagner Laurent Gbagbo à Port-Bouët à l’aller et retour en 2010. Marcel Gossio compte récidiver aux prochaines législatives. « C’est grâce au dialogue que Sangaré est payé sous Ouattara » Il a donné les raisons d’aller aux élections. « Il faut que ce pays là nous revienne car nous avons été chassés de façon sauvage, tragique et violente. Allons aux élections pour avoir des députés afin de lutter au plan diplomatique pour la libération de Laurent Gbagbo », a-t-il insisté.
Sur ce chapitre, Gossio a plus d’une fois rassuré en révélant: «Gbagbo lui-même sait que je ne peux pas le trahir. Je dois tout à Gbagbo dans ma vie. Un tel homme, je ne l’abandonnerai jamais. Komoé et moi avons été des proches collaborateurs de Gbagbo. Personne dans le monde entier ne peut tourner la page de Gbagbo. On ne peut pas tourner la page de Gbagbo parce que c’est comme les pages d’un dictionnaire ». Le vice-président du Fpi a exhorté les populations à s’engager pour les élections. Il a par ailleurs traité les thèmes de la conférence fédérale. Lesquels portent sur le bilan de la présidentielle de 2015, le dialogue politique, la situation des détenus et des exilés, la fête de la liberté, le procès de Gbagbo et Blé Goudé, le découpage électoral et sur le programme d’activité du Fpi. Mais il a révélé que les grands bénéficiaires du dialogue politique avec le pouvoir sont ceux-là même qui disent être contre. « C’est grâce au dialogue politique que Sangaré empoche l’argent de sa rente viagère qu’on lui verse sous Ouattara et il se tait » Pour Augustin Komoé, l’accueil réservé à l’annonce de la candidature de Gossio fait qu’il ira dire à Pascal Affi N’Guessan que Gossio est bien parti dans cette bataille. Quant à Jacques Kacou, secrétaire national du Fpi, il a salué le dynamisme du nouveau secrétaire fédéral, Eugène Méa qui s’occupe de la fédération Fpi de Port-Bouët 1./ Benjamin KORE / (Notre Voie)
(RFI)Côte d’Ivoire: les autorités veulent rapatrier les réfugiés ivoiriens
(RFI) Plus de cinq ans après la fin de la crise post-électorale, les autorités ivoiriennes veulent faire rentrer les exilés. Après une visite au Liberia, la ministre de la Solidarité s’est rendue ces derniers jours au Ghana pour tenter de les convaincre de rentrer au nom de la paix et de la réconciliation. Mais face à leur opposition et à la forte tension, elle n’a même pas pu approcher des camps qu’elle devait visiter. De plus de 300 000 en 2011, il reste aujourd’hui environ 50 000 réfugiés ivoiriens, dont 11 000 au Ghana, en majorité des partisans de l’ancien président Gbagbo. Alors que leur leader est à la CPI et qu’un nouveau procès de Simone Gbagbo doit s’ouvrir d’ici la fin mai, ils disent ne pas croire à la réconciliation. Ils sont une cinquantaine à barrer la route de terre qui conduit au camp de réfugiés. Des chants en faveur de Laurent Gbagbo résonnent dans ce petit village ghanéen. Les femmes sont en première ligne face aux policiers, certaines à moitié nues, le visage grimé. La tension est forte. Face aux risques de débordements, la ministre ivoirienne de la Solidarité, Mariatou Koné, a choisi de rebrousser chemin.
Pour ces réfugiés, un retour en Côte d’Ivoire est inenvisageable. L’un d’eux a accepté de nous parler. « Certains réfugiés ont quitté le Ghana pour rentrer en Côte d’Ivoire. Ils sont allés en prison, affirme-t-il. Il faudrait que le président Gbagbo soit libéré et que tous les prisonniers politiques soient aussi libérés. S’il n’y a pas ça, on ne peut pas rentrer chez nous. » Peur du retour Cinq ans après la crise post-électorale, le dialogue entre les représentants du gouvernement d’Alassane Ouattara et ces exilés pro-Gbagbo, est impossible ce jour-là. Mais derrière les slogans politiques, ce sont aussi d’autres craintes que les réfugiés expriment, selon Aissatou Ndiaye-Dieng, représentante adjointe du Haut-Commissariat aux réfugiés en Côte d’Ivoire. « La population qui est en exil cherche encore à être rassurée. Beaucoup ont perdu des biens, beaucoup ont perdu leur travail, donc ils sont préoccupés par ce qui les attend au retour », explique-t-elle. Avec le retour de la paix, le HCR prône désormais le rapatriement auprès des derniers réfugiés. Mais celui-ci ne peut être que volontaire.
avec addl-association