Dans sa lutte permanente pour la protection de l’environnement, l’Etat ivoirien devrait instaurer une taxe qui respectera les principes du «pollueur-payeur» et de la «responsabilité étendue du producteur». Les recettes de cette future écotaxe serviront à financer la récupération et le recyclage de déchets électroniques et pneus usagés.
Les autorités ivoiriennes continuent à prendre des mesures pour décourager la pollution environnementale. Après avoir limité l’âge des voitures importées, le gouvernement vient d’annoncer, en fin de semaine dernière, l’introduction d’une redevance sur les importations de produits électriques et électroniques neufs ou de seconde main en état de marche suivant le «Principe pollueur-payeur» et du «Principe de la responsabilité étendue du Producteur».
Le gouvernement précise que les ressources provenant de cette écotaxe seront destinées à la mise en place d’un programme national qui aboutira à la création d’une filière de collecte et de traitement des Déchets d’équipements électriques et électroniques (D3E) pour assurer à la population un cadre de vie plus sain et une meilleure protection de l’environnement.
Cette résolution fait partie d’une solution globale dénommée «SGS Renovo» de gestion des D3E, ainsi que de pneumatiques et qui se tient en trois modules. Le premier consiste à identifier et à enregistrer les produits importés neufs et de seconde main en état de marche en Côte d’Ivoire. Le second module, lui, porte sur l’écotaxe, alors que le troisième module consiste en la mise en place d’une filière de récupération et de recyclage des D3E et pneus usagés, en partenariat avec la SAR.
Cette proposition a été formulée par la Société générale de surveillance (SGS ) qui a été sélectionnée par les autorités ivoiriennes dans le cadre du Programme national de récupération et de recyclage des D3E et pneumatiques usagés. Elle est censée, en partenariat avec la Société africaine de recyclage (SAR), gérer ce type de pollution de façon «écologique et rationnelle», explique-t-on du côté du gouvernement.
Création de quelque «5 000» emplois verts
Cette importante quantité de déchets d’équipements électriques et électroniques et pneus usagés générée sur le territoire national est estimée, selon des sources officielles, à 90 000 tonnes et sa gestion devrait contribuer à résorber le chômage en Côte d’Ivoire. «La mise en place de ce programme SGS Renovo permettra d’assurer un cadre de vie plus sain et une meilleure protection de l’environnement et de générer environ 5 000 emplois verts», précise le gouvernement.
L’accumulation des déchets électroniques est une véritable menace pour l’environnement. Selon un rapport onusien publié ce 13 décembre, le volume des déchets électroniques a augmenté, à l’échelle mondiale, de 8% entre 2014 et 2016, année au cours de laquelle la planète a généré 44,7 millions de tonnes de déchets électroniques. L’ONU précise que seulement 20% de ces déchets ont pu être collectés, traités et recyclés. Les 80% restants ont été, soit incinérés, soit abandonnés dans des dépôts ou décharges à ordures, ou même enterrés. Certains de ces déchets sont pourtant composés de matériaux de valeur tels que l’or, l’argent, le platine et le cuivre qui auraient pu rapporter, d’après l’ONU, 55 milliards de dollars l’an dernier.
Avec latribuneafrique