[26-05-2015. 18h00] Mais, annonce Mme Sirleaf, les perspectives économiques du Libéria ont changé grâce au soutien des partenaires internationaux.
Ebola: “Nous sommes indemnes, mais pas à l’abri”, a indiqué Ellen Johnson-Sirleaf
La Présidente de la République du Liberia, Ellen Johnson-Sirleaf, le Premier ministre Daniel Kablan Duncan, le Secrétaire exécutif de la Commission économique africaine, Carlos Lopez et le ministre sierra-léonais des Finances ont animé un panel sur la maladie à virus Ebola. C’était en marge des Assemblées annuelles de la Banque africaine de développement, ce lundi 25 mai, à Abidjan-Cocody.
Au dire de la Présidente libérienne, après le bilan l’éradication du virus, son pays est tout aussi déterminé que l’Organisation mondiale de la santé. « Mais nous ne sommes pas tout à fait à l’abri tant que les autres pays ne se retrouvent pas dans la même situation que nous ».
Ellen Johnson-Sirleaf a indiqué qu’un rapport du Libéria sur la maladie a été débattu lors du printemps du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale. Le contenu de ce rapport rappelle que la croissance a chuté à cause de l’Ebola. « Nous avons dû renoncer à nos programmes de développement, les écoles avaient fermé, les investisseurs étaient partis, nous étions stigmatisés », dit-elle.
Mais, annonce Mme Sirleaf, les perspectives économiques du Libéria ont changé grâce au soutien des partenaires internationaux.
« On ne s’attendait pas à ce que la maladie arrive en Afrique de l’ouest », a déploré le Premier ministre Daniel Kablan Duncan. Qui toutefois a indiqué que le gouvernement ivoirien, dès l’annonce de cas en Guinée, avait envoyé 15 médecins en mission. Par la suite un comité de veille se réunissant deux fois par mois avait été créé. Des messages ont été portés aux autorités locales et chefs traditionnels pour qu’ils puissent sensibiliser les populations aux risques. Cependant, il retient que la maladie à virus Ebola a montré les faiblesses du système sanitaire. Sans manquer de saluer Donald Kaberuka pour l’action que la Banque africaine de développement a apportée dans la riposte.
Assistant à ce panel, le président du groupe de la Bad a d’abord affirmé qu’il avait trois points à souligner. Primo, ce panel est un pas très important dans la reconstruction du Fleuve Mano affaibli par la maladie à virus Ebola. Secundo, dit-il, la lutte contre la maladie ne pouvait se faire par les seuls pays affectés. « Ce n’est pas seulement le problème du Fleuve Mano, c’est un problème pour nous tous », renchérit-il. Tertio, la problématique des Etats fragiles face à Ebola est une question à résoudre avant de bien mener la riposte.
Dans ce contexte, la Bad et la Banque mondiale avait élaboré un programme conjoint de relance économique post-Ebola pour le compte de l’Union du Fleuve Mano. Ce programme avait pour objectif de mettre en place des infrastructures institutionnelles et économiques plus robustes et résilientes pouvant supporter les chocs futurs résultant d’épidémies et d’autres crises non liées à la santé.
Le ministre sierra léonais des Finances, Kaifala Marah, a souligné que son pays a perdu plus de 1 milliard de dollars avec l’apparition de la maladie en Sierra Léone. Alors que le pays allait vers une croissance robuste vu les efforts réalisés dans le système sanitaire, l’agriculture et les autres secteurs, le pays a drastiquement chuté en perdant deux ans de croissance de développement, note-t-il.
Pour sa part, la Secrétaire exécutive de l’Union du Fleuve Mano, Kaba Saran Daraba, a révélé que la communication autour de la maladie a été désastreuses, ce qui a provoqué plus de panique que la maladie elle-même. Elle s’est aussi insurgée contre l’inadaptation de la lutte aux valeurs culturelles du pays.