Côte d’Ivoire-Dossier/Chemins de fer, ports, gares, aéroports… : Les grands projets des transports 2016-2020, les chiffres clés
C’est parti pour la course à l’émergence!. Et le secteur des transports, hautement stratégique pour toute économie jouera un rôle décisif. Les autorités ivoiriennes le savent prévoient de grands projets pour ce secteurs. En effet, selon le document “Bilan et perspectives” du ministère des Transports, mis à la disposition des médias par cette administration, dont La Diplomatique d’Abidjan a reçu copie, des investissements considérables dans tous les sous-secteurs des transports sont prévus d’ici 2020. L’objectif de ces ouvrages, améliorer la performance actuelle des services offerts aux usagers. Dossier.
Secteur ferroviaire : le grand bond
Des études et recherches de financement vont contribuer à réaliser de nombreux projets parmi lesquels des projets intégrés à l’exploitation de minerais aussi bien en Côte d’Ivoire que dans les pays voisins, tels que le Mali et la Guinée. Il s’agit de poursuite des travaux du Métro d’Abidjan qui reliera Anyama à l’aéroport d’Abidjan pour un coût estimé à 850 milliards de francs CFA, à livrer avant fin 2020.
La poursuite des travaux de réhabilitation du chemin de fer Abidjan-Ouagadougou-Kaya long de 1210 km pour un coût estimé à 260 milliards de francs CFA est également prévue. Inauguration prévue pour fin 2018.
L’Etat ivoirien prévoit aussi d’élaborer des études pour le financement et la construction d’un chemin de fer reliant la ville portuaire de San Pedro, dans le Sud-ouest du pays et Bamako, la capitale du Mali, pour l’exploitation des minerais de fer des monts Klahoyo et Gao, du nickel à Biankouma, Man, Sipilou, Touba, du manganèse à Odienné, du fer et de la bauxite au Mali.
Entre 2016 et 2020, ce sera en outre l’élaboration des études, le financement et la construction du chemin de fer Ouangolo-Niellé-Sikasso-Bougounilong de 338 km dont 86 km en Côte d’Ivoire pour un coût estimé à 240 milliards de francs CFA, dont 60 milliards de francs CFA à la charge de la Côte d’Ivoire.
Il s’agira aussi dans les cinq années à venir de la construire du chemin de fer Man-Nzérékoré (Guinée Conakry) long de 181 km pour un coût estimé à 127 milliards de francs CFA dont 105 milliards à la charge de la Côte d’Ivoire (151 km), pour l’exploitation en commun des minerais de fer de la Guinée.
Il est également prévu le projet « RAIL CITY » qui vise à revaloriser le patrimoine foncier de la Société ivoirienne de gestion du patrimoine ferroviaire (SIPF) au Plateau, d’un investissement d’environ 300 milliards de F CFA.
En gros, le développement du secteur ferroviaire permettra non seulement de générer les emplois directs et indirects mais aussi de promouvoir l’exploitation des minerais ainsi que l’intégration sous régionale, sans compter sa contribution à faciliter le transport urbain notamment à Abidjan.
Secteur maritime : le développement des ports d’abord
Plusieurs projets aussi ambitieux les uns que les autres devraient permettre d’améliorer les performances des ports ivoiriens et de relever le défi de la compétitivité par rapport aux autres ports de la sous-région.
D’abord, le gouvernement va s’atteler à poursuite les travaux d’élargissement et approfondissement de la passe d’entrée du canal de Vridi doublé de la modernisation et l’approfondissement des quais et de la construction du 2èmeterminal à conteneurs au Port d’Abidjan, pour un coût global de plus de 500 milliards FCFA. Livraison prévuepour fin 2020.
Le démarrage, fin juin 2016, de l’exploitation des bateaux-bus de dernière génération sur le plan d’eau lagunaire d’Abidjan est également prévu, ainsi que le remblai et la viabilisation de la baie de Vridi sur 300 ha pour un coût de 200 milliards FCFA et du domaine portuaire de San Pedro (150 ha) pour un coût de 85 milliards F CFA.
Justement au port de San Pedro, il est notamment prévu la construction d’un terminal polyvalent industrielpour un coût global de 20 milliards F CFA, l’extension du terminal à conteneurs pour un coût de 132 milliards F CFA, la construction d’un terminal minéralier intégré, d’installations techniques pétrolières et la réhabilitation des jetées de protection.
Le Port autonome d’Abidjan, dont l’élargissement pour un coût de 400 milliards demarre en 2016, il est prévu la création d’un terminal, d’une unité de traitement des déchets industriels.
Le gouvernement qui ambitionne de promouvoir d’ici 2020 une flotte de navires battant pavillon ivoirien, entend, au plan, doté le pays d’un nouveau code maritime.
En plus du développement des transports lagunaires appelés à générer des emplois et à faciliter le déplacement des populations, à Abidjan, les projets touchant notamment les ports d’Abidjan et de San Pedro, permettront de moderniser les infrastructures portuaires et de recevoir des navires de grandes capacités, surtout en ce qui concerne le Port d’Abidjan. Le repositionnement de ce port en tant que hub de la sous-région sera ainsi aisé.
Secteur aérien : le vrai décollage
Malgré la certification « TSA » de l’aviation civile américaine acquise par la Côte d’Ivoire, de nombreuses actions restent à déployer à travers des projets d’envergure. Ceux-ci consisteront non seulement à renforcer la position de hub de l’aéroport d’Abidjan, mais aussi de favoriser les vols domestiques et ouvrir de nouveaux horizons avec un aéroport moderne à construire à San Pedro.
L’année 2016, en plus du ddémarrage des vols directs vers les USA, sera surtout consacrer au début de la mise en œuvre du projet d’aménagement dénommé « Aérocité » dans la zone aéroportuaire d’Abidjan (3700 ha), pour un montant global d’investissement estimé à plus de 1000 milliards FCFA à réaliser par le secteur privé.
Cet aéroport sera doté d’un système d’automatisation de la gestion des bagages, doublé des installations de nouveaux équipements de transport et de contrôle des bagages au scanner, à l’aéroport Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan.
Aussi, l’on prévoit la construction et l’exploitation en BOT par le secteur privé de l’aéroport international de San-Pedro et de son « Aérocité ».
Pour une meilleure professionnalisation du secteur aérien, une école privée de formation aux métiers du transport aérien et un centre de maintenance des aéronefs, ainsi qu’un centre de santé aéroportuaire seront construits.
A cela, il faut ajouter la poursuite du programme de réhabilitation des aérodromes de l’intérieur du pays et la couverture nationale en vols domestiques par Air Côte d’Ivoire qui devra desservir d’autres villes comme Bondoukou et Bouna.
En somme, la réalisation des projets dans le domaine aérien permettra le développement de ce secteur aussi bien au plan national qu’international par l’ouverture sur les vols directs entre Abidjan et les Etats-Unis, au-delà du renforcement de la position de hub recherchée, l’aéroport FHB sera doté de toutes les commodités répondant aux standards internationaux.
Secteur routier: des infrastructures modernes
Après les bases de gestion transparente et performante des opérations liées au transport routier, il restera à poursuivre la réalisation d’infrastructures modernes et à créer les conditions favorables à la création d’emplois, à l’accroissement de la rentabilité de l’activité de transport qui devra désormais effectivement profiter aux transporteurs. La lutte contre la pollution et l’insécurité routière, le renouvellement du parc automobile, etc. font partie de l’ensemble des projets prévus d’ici à 2020.
A cet effet, la construction et exploitation d’une gare de fret à Yopougon sur 105 hectares est prévue.
Projet important pour le transport routier ivoirien, le renouvellement du parc automobile, d’un coût global de 750 milliards de F CFA, pour 50 mille véhicules toutes catégories confondues, devra connaitre
La Côte d’Ivoire se dotera d’un système intelligent de contrôle du trafic routier urbain et rural et d’un système intelligent de contrôle de vitesse par radar, pour mieux lutter contre la mauvaise conduite et les accidents de la route, mais aussi d’un système intelligent de gestion du fret.
Les travaux de construction de la gare routière interurbaine et internationale d’Abidjan (Adjamé) vont se poursuivre. Inauguration prévue pour fin 2018. D’autres gares modernes devront être réalisées dans tous les chefs-lieux de district avant fin 2020.
Le ministère des Transports sera doté d’un centre commercial et d’un centre de gestion intégrée qui comprendra le centre de collecte et la réalisation des projets issus de la grande réforme du secteur des transports routiers, dont plusieurs pays s’inspirent déjà.
Les résultats des réformes opérées dans ce secteur ainsi que la mise en œuvre des projets prévus au titre des perspectives devront au secteur des transports routiers en Côte d’Ivoire de devenir une référence régionale et même mondiale.
Car plusieurs pays africains s’inspirent déjà du modèle ivoirien qui a connu un succès remarquable à la Réunion mondiale des acteurs et décideurs du transport routier, au Canada, en mars 2015. C’est d’ailleurs pour cette raison que la Côte d’Ivoire a été choisie par ces pays, à l’unanimité, pour abriter la prochaine Réunion en avril 2016.
Au total, les différentes réformes qui sont déjà bien engagées devraient permettre de donner un nouveau visage au secteur des transports en général, et particulièrement au transport routier, appelé à tourner le dos au désordre, à la violence et au racket, afin de s’inscrire résolument dans la modernité et la transparence.
Ce consiste en la mise en place de tous les dispositifs et toutes les mesures pouvant contribuer à assurer un service de qualité aux usagers.
Incontestablement, avec tous ces projets à mettre en œuvre, on peut dire que le secteur des transports prendra une part significative au processus visant à faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent à l’horizon 2020.
avec ladiplomatiquedabidjan