Quelque 35.000 tonnes de graine de coton offerte aux coopératives à leur demande pour l’alimentation des bovins utilisés en culture attelée, ont été détournées pour être revendues sur le marché noir au Mali et au Burkina, révèle le délégué du Conseil coton anacarde (CCA) pour la région de Korhogo Koné Issouf.
Selon M. Koné, cette quantité de graine de coton a été détournée au niveau de la seule délégation régionale de Korhogo, alors que des animaux restent « chétifs », en proie à la faim et à la malnutrition dans des villages.
« Si vous ne prenez pas garde, les bœufs que la Banque mondiale vous donne, les bœufs que l’Union Européenne vous donne vont tous mourir », a-t-il prévenu, s’adressant à des responsables de coopératives réunis lors d’un atelier à Korhogo.
Koné Issouf qui souhaite une plus grande implication de l’Intercoton et de la Fédération des Unions de Sociétés Coopératives des producteurs de la filière coton de Côte d’Ivoire (FPC-CI Coop CA), a nommément interpellé leur PCA respectif, Tuo Lacina et Koné Largaton « pour qu’ils se saisissent du phénomène ».
« C’est ahurissant » que de l’aliment de bétail, demandé par des coopératives pour être redistribué aux paysans, se retrouve sur le marché noir, s’est emporté le délégué du CCA de Korhogo, craignant pour les conséquences de cette pratique au niveau de la filière.
La graine de coton, obtenue après égrainage industriel du coton-graine, est le premier aliment de bétail consommé par les bœufs et vaches utilisés en culture attelées de coton dans le nord du pays, souligne-t-on.
Avec AGRICI