Le gouvernement ivoirien à travers la ministre de la femme, de la promotion de l’enfant et de la solidarité, Pr Mariatou Koné a renoué, mardi, le fil du dialogue avec la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI) pour tenter de désamorcer la crise qui mine le système scolaire du pays depuis près de deux semaines.
A l’issue des échanges, la ministre Mariatou Koné a exhorté la FESCI à s’éloigner de la violence et à privilégier la voie du dialogue dans ses revendications. « Je leur ai donné des conseils et je leur ai dit que rien ne s’obtient dans la violence. Il faut qu’ils négocient dans la paix et non dans la violence », a-t-elle déclaré avec ses côtés la délégation de la FESCI conduite par son Secrétaire général, Assi Fulgence Assi.
« Il y a quatre points de revendications dont ils ont parlé. Notamment, la question des frais d’inscription. Je crois qu’ils ont reconnu eux-mêmes que l’État fixe un montant de 6000 FCFA. Ça ne va pas au-delà », a poursuivi Mariatou Koné, promettant néanmoins de « rendre compte» de ces « doléances » à sa collègue de l’éducation nationale, de l’enseignement technique et de la formation professionnelle, Kandia Camara.
En ce qui concerne les revendications relatives au retour des sessions de remplacement des examens à grands tirage et à l’augmentation du nombre d’élèves boursiers dans les lycées et collèges, Mariatou Koné a soutenu que ces deux questions « ne relèvent pas de la ministre Kandia Camara », mais « c’est plutôt une affaire de budget de l’État. Cela est fonction de l’enveloppe budgétaire ».
S’agissant du cas des élèves et étudiants incarcérés suite aux manifestations de la semaine dernière, la ministre a indiqué que « nous allons bien vérifier que ce sont des étudiants ». « Faites confiance au gouvernement et à la maman que je suis et puis ça va aller. L’État n’a rien contre ces enfants. Seulement, quand un enfant se comporte mal, il fait lui donner des leçons», a-t-elle ajouté à propos de l’abandon ou non des poursuites judiciaires annoncées par la ministre de l’éducation nationale à l’encontre du Secrétaire général de la FESCI.
« L’état de crise que nous avons engagé avait pour seul objectif de créer un cadre de négociation afin de trouver des solutions à nos revendications », a, pour sa part, expliqué le Secrétaire général de la FESCI ajoutant que « puisque le cadre de discussion s’ouvre, nous allons donner une chance à la négociation».
Poursuivant, M. Assi a affirmé que son organisation est en train d’atteindre son objectif avec l’ouverture de ce cadre de dialogue avec le gouvernement. « Mais, il faut que nos revendications soient satisfaites », a-t-il cependant, insisté invitant, pour terminer, ses camarades « à rester à l’écoute du bureau exécutif national ».
Quatre points sont inscrits sur la plateforme revendicative de la FESCI. Il s’agit notamment des frais d’inscription jugés excessives dans les lycées et collèges, de la libération des élèves et étudiants incarcérés, de l’attribution de plus de bourse aux élèves et de l’instauration des sessions de remplacement pour les examens à grand tirage.
Deux mouvements de protestations de l’organisation estudiantine tenus respectivement les 13 et 18 septembre derniers ont occasionné des heurts entre policiers et étudiants dans la capitale économique ivoirienne.
Un bilan de trois blessés « par balle» et l’arrestation de plusieurs étudiants avait été dressé par M. Assi à l’issue de ces mouvements de protestation. Un mot d’ordre de grève prévu ce mardi, a été suspendu par Fulgence Assi et ses camarades, pour disent-ils, amorcer un dialogue avec les autorités gouvernementales.
Avec APA