« Tu es président d’institution, si après le 26 janvier tu n’es pas Rhdp, tu libères le tabouret… ». Adama Bictogo, président du Comité d’organisation du congrès du parti unifié qui a eu lieu le samedi janvier passé, menaçait ainsi tous les hauts cadres de la République, qui serait réfractaire au projet politique du président de la République, Alassane Ouattara. Parmi ceux-ci, le président du Sénat, Jeannot Ahoussou Kouadio, vice-président du Pdci-Rda, qui n’entendait en rien renier sa conviction politique pour adhérer au projet de transformation de l’ex-alliance au pouvoir en parti unifié.
Quoique partisan de l’unité de la grande famille des Houphouëtistes, Jeannot Ahoussou a choisi ouvertement de ne pas prendre part à la constitution du parti unifié, peu importe que cela puisse ou non lui coûter son poste de Sénateur. L’ancien Premier ministre ivoirien a préféré garder une posture neutre dans le débat afin de ne froisser ni le président du Pdci-Rda, son leader, ni le chef de l’Etat, président du parti unifié, dont il ne récuse pas l’ambition pour le rassemblement des enfants de feu Houphouët-Boigny.
Selon des indiscrétions, qui nous en font la confidence, l’ex-ministre d’Etat, ancien chef du gouvernement parachuté à la tête du Sénat, réclamerait une reconnaissance de son statut d’ancien Président d’institution. Ce qui lui donnerait droit à certains privilèges avec lesquels il compte parti.
Mais, le Sénat mis sur pied depuis avril 2018 n’ayant pas encore fonctionné comme il se doit, le chef de l’Etat hésiterait à accorder ce statut à celui qui se rangera certainement dans le camp de ses pourfendeurs une fois sa démission acquise.
Secundo, pour rendre sa démission, le président du Sénat exigerait du chef de l’Etat et de son gouvernement qu’ils prennent l’initiative de la convocation de la session extraordinaire de son institution. En effet, depuis sa mise en place, la chambre haute du Parlement ivoirien ne dispose pas encore de texte règlementaire. Les assises de cette chambre, si elles avaient débuté, devraient servir à l’élaboration de ces textes. Du coup, Jeannot Ahoussou n’a aucune référence pour vouloir convoquer une séance du Sénat. Laquelle institution, dont les prérogatives avaient été transférées en septembre dernier par le chef de l’Exécutif ivoirien à l’Assemblée nationale, en attendant qu’elle soit fonctionnelle.