Aka Aouélé, ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique, a décidé de la suspension provisoire de l’application des barèmes des honoraires et des actes médicaux pratiqués depuis le 1er juillet 2018 dans les établissements sanitaires privés de Côte d’Ivoire. C’était dans un communiqué le 6 août 2018.
Un autre communiqué émanant du Syndicat National des Médecins Privés de Côte d’Ivoire (SYNAMEPCI) a rejeté cette décision. « Généralisation de la suspension du tiers payant, respect scrupuleux de la décision de l’Ordre National des Médecins de Côte d’Ivoire et attente des instructions du Conseil National de l’Ordre National des Médecins Relatives à la décision du ministère de la Santé », annonce le communiqué du SYNAMEPCI.
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Depuis le mois de mars, l’organisation avait procédé à l’augmentation du tarif des actes médicaux tels que les consultations et les analyses. Ainsi la consultation de médecins généralistes passe de 10.000 FCFA à 15.000 Francs CFA et celle des médecins spécialistes passe à 17.500 Francs alors qu’elle oscillait jusqu’ici entre 12.000 et 15.000 francs. Ces tarifs jours sont seulement valables pour les personnes assurées. Celles qui ne le sont pas devraient payer respectivement 12.000 et 14.000 Francs CFA pour ce qui concerne toujours les consultations de jour.
Ce faisant, les médecins privés de Côte d’Ivoire reviennent à l’ancien barème établi en 1998. Tous les autres actes médicaux avaient subis semblables augmentations. Il s’agissait entre autres des analyses médicales, des actes dentaires, de la radiologie, des perfusions et les injections. Les assurances restent fixées sur les précédents tarifs. En clair, les assurés seront obligés de payer la différence qui en découle.
Dr Aboubakar Sidiki Bakayoko, président du SYNAMEPCI lors de la conférence de presse annonçant la hausse des tarifs avait déploré l’insolvabilité des maisons d’assurances et d’organismes de tiers payants. « Les établissements de santé privés (ESP) préfinancent les dépenses de santé qui, parfois, restent impayées malgré toutes les voies de recours », avait-il dit. Pour lui, cette mesure visait à professionnaliser davantage la médecine privée en Côte d’Ivoire afin d’en faire un hub dans la sous-région, voir en Afrique et dans le monde.
Pour lui, cela passe nécessairement par un plateau technique de qualité, une permanence médicale appropriée, les analyses pointues avec des outils adéquats et un épanouissement des médecins eux-mêmes. Tout ceci ne saurait avoir lieu sans moyens financiers. « Nous voulons offrir un service de qualité à nos patients et surtout éviter à la prolifération de cliniques informels », avait-il conclu.
Avec ivoiresoir