Depuis juillet dernier, Dharni Sampada (ex-Taurian) a arrêté ses activités d’extraction des minerais de manganèse dans le département de Bondoukou. Des responsables de la compagnie ont affirmé que cet arrêt est consécutif à une baisse des cours du manganèse sur le marché international. Mais d’autres sources disent que la multinationale indienne croupit sous des dettes. Elle n’arriverait plus à honorer ses engagements vis-à-vis de ses partenaires. Selon nos informations, l’entreprise minière doit plus de 10 milliards de francs CFA à deux grandes banques. Elle a aussi des factures impayées dans diverses sociétés. On cite Bolloré, ITL ivoire transport logistique, Pétro ivoire, Manutention africaine, CHEHAB (fournisseur en équipements industriels) et des particuliers (commerçants et transporteurs de Bondoukou). Les véhicules de la compagnie ne seraient plus assurés. La trésorerie difficile de Dharni Sampda l’a amené à ne pas payer régulièrement les salaires de ses travailleurs. Certains disent « survivre » grâce aux rejets de minerais (gravier de béton) qu’ils vendent. Si le dépôt de bilan se confirme, les 14 villages impactés par l’exploitation minière seront doublement perdants. Ils risquent de ne pas voir la compagnie verser les contreparties financières, conformément aux dispositions de l’Arrêté interministériel N°543/MIM/MEMIS du 27 novembre 2014 portant création du Comité de développement local minier (CDLM). Il est le fruit de plusieurs luttes menées par les populations villageoises. Dans les clauses, il est écrit que 0.5% du chiffre d’affaires de Dharni Sampda ira dans les caisses du CDLM. L’argent servira ensuite à la réalisation de projets communautaires : construction d’écoles, centres de santé… dans les localités touchées par l’activité extractive. En sa qualité de président du CDLM, le préfet de Bondoukou, dans une lettre datée du 4 août 2015, a informé la direction générale de l’entreprise de l’ouverture du compte bancaire du CDLM. Il a par ailleurs demandé que lui soit « communiqué la base de calcul et le ratio du montant des 0.5% du chiffre d’affaires au titre des années 2013 et 2014 à reverser au CDLM et le délai de virement des sommes ». La lettre du préfet de Bondoukou à la direction de l’entreprise La réponse est intervenue le 25 août. En 2013, le chiffre d’affaire avoisine 7.2 milliards de francs CFA. Et plus de 7.1 milliards, en 2014. Mais sur le délai des paiements des 0.5%, la direction de Dharni Sampda est restée évasive : « …nous ferons notre possible en dépit de la situation difficile qui frappe notre secteur, que cela soit fait dans les meilleurs délais ». Après calcul, la compagnie doit un peu plus de 71 millions de francs CFA au CDLM. D’après nos sources, à ce jour, aucun centime n’a été versé. De nombreux paysans ayant eu leurs champs détruits attendent réparation des torts. Réponse de la direction de Dharni Sampda Pour rappel, Dharni Sampda est présente à Bondoukou depuis 2006. Officiellement, la multinationale a eu son permis d’exploitation en 2010, par Décret présidentiel N°2010-269 du 23 septembre 2010.
avec infoduzanzan