Décrispation. A moins de deux mois de l’élection présidentielle, pouvoir et opposition se concertent. Les deux parties se sont rencontrées hier, dans le cadre du dialogue politique enclenché il y a bientôt quatre ans. Au cabinet du ministre Ahoussou Jeannot qui conduit le gouvernement, 13 partis politiques ont échangé avec des membres de l’Exécutif. Objectif, selon Ahoussou Jeannot, relancer le dialogue «pour préserver (le) pays des affres des atrocités», à cette période électorale. Toujours sur cette lancée, l’ex-Premier ministre a annoncé une prochaine rencontre entre l’opposition traditionnelle, et les candidats issus de la Cnc. «Le président de la République a annoncé qu’il allait rencontrer l’opposition», et les débats de ce mercredi visaient aussi à «préparer cette rencontre». C’est qu’avant le rendez-vous au sommet, le chef de l’Etat «veut un vrai bilan et une revue de nos travaux», précise Ahoussou Jeannot, qui avait à ses côté les ministres Hamed Bakayoko, Mabri Toikeuse, Allah Kouadio Remi, Affousiata Bamba-Lamine, et Babaud Darret. «Il s’agit de consolider la démocratie, faire régner un climat favorable à la démocratie », a renchéri Mabri Toikeuse, à la fin des échanges. Des progrès, a-t-il ajouté, « ont été enregistrés » sur les questions soulevées par l’opposition, depuis le début du cadre permanant du dialogue. «Le gouvernement est ouvert à poursuivre le dialogue avec l’opposition», a ressassé le ministre d’Etat. Appia Kabran a abondé dans ce sens. A en croire le porte-parole du jour de l’opposition, «il y a beaucoup d’avancées mais des questions restent en discussion». Et à la veille de la présidentielle, a-t-il poursuivi, il importe «d’échanger sur ces choses». «La rencontre s’est passée dans la franchise, l’élégance et nous espérons que tous les points qui ne sont pas réglés feront l’objet de décision, on a tous envie qu’il y ait des élections régulières et transparentes.», a ajouté l’ancien ministre. L’ambiance décrispée d’hier, tenait en outre à une promesse que le gouvernement vient de tenir. Deux véhicules neufs, de grosses cylindrées, sont affectés à Affi N’Guessan et à Mamadou Koulibaly. Ils en bénéficient, pour avoir assumé de hautes fonctions: Premier ministre pour l’un, et président de l’Assemblée nationale pour l’autre. Dans la foulée, Ahoussou Jeannot a donné les raisons de la détention de certains acteurs politiques, au moment où, a-t-il affirmé, «les prisonniers de la crise post-électorale sont quasiment tous libérés». A l’en croire, ces personnalités se sont rendues coupables d’autres «forfaits». Par ailleurs, l’ancien Premier ministre a justifié le nombre réduit de partis politiques financés sur fonds publics. «Nous avons fait le tri», parce que, a estimé le gouvernement, des partis politiques sont absents du terrain, et ne peuvent profiter de ce financement.
Avec Abidjan.net