Pour Guillaume Soro la commémoration du 7ème anniversaire de cet attentat manqué est l’occasion pour les victimes de pardonner et d’accepter de se reconstruire.
“Attentat du Fokker 100”: “Nous avons pardonné, mais…”, retient Guillaume Soro
29 juin 2007 – 29 juin 2015. Cela fait huit ans que l’actuel président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, Guillaume Kigbafori Soro et quelques compagnons échappaient à un attentat à l’aéroport de Bouaké dans le centre du pays. “Nous avons pardonné, mais nous n’oublions pas”, a déclaré Guillaume Soro sur son Website.
Pour lui, la commémoration de l’anniversaire de cet attentat manqué est l’occasion pour les victimes de pardonner et d’accepter de se reconstruire.
Faut-il le rappeler, le Fokker 100 qui le transportait à Bouaké, a été bombardé à la roquette après son atterrissage sur le tarmac de l’aéroport. Pour l’ancien Premier ministre Guillaume Soro, le 29 juin « est un jour de souvenir et d’émotion. »
Rappelons qu’au 7ème anniversaire, il a retrouvé tous ses compagnons de « l’aventure tragique du Fooker 100 ». « Loin de remuer le couteau dans la plaie, il s’agira de réclamer justice, de célébrer la solidarité », avait déclaré Guillaume Soro.
Avant de poursuivre: « nous ferons le point de nos morts. Nous serons solidaires de leurs familles. Savoir si leurs enfants vont à l’école et ce que nous pouvons faire pour suppléer à la disparition tragique de leurs parents. Quelle aide nous pouvons apporter à ces serviteurs de l’Etat ainsi oubliés. »
Faisant le décompte, il a indiqué qu’après les quatre morts sur le coup dans l’avion deux autres personnes de cette « aventure » sont décédées plus tard. Il s’agit de l’adjudant-chef major Abedié Manto et l’ex-secrétaire général de l’Assemblée nationale Me Konaté Fakhy.
Notons qu’une enquête, dont les résultats ne sont pas encore connus, a été ouverte au lendemain de cet attentat manqué.
Ci dessous, un extrait de la déclaration de l’ex-Chef de l’Etat, Laurent Gbagbo à la radiodiffusion télévision ivoirienne (Rti).
“C’est une attaque vaine car elle ne peut pas arrêter le processus de paix”
“Nous condamnons avec la dernière énergie cet attentat qui vise à travers la personne du Premier ministre, tout le processus de paix initié par l’Accord de Ouagadougou. Mais on n’assassine pas la paix, nous allons continuer. Je condamne les auteurs de cet attentat. Et puis, je voudrais vous dire que le Premier ministre et moi-même, depuis un moment, nous avions des informations selon lesquelles des gens voulaient faire un coup pour essayer d’arrêter le processus de paix. Il y a des pièges qu’on a évités çà et là, mais quand il y en a beaucoup, il y a un qui finit par éclater.
C’est une attaque vaine car elle ne peut pas arrêter le processus de paix. Je voudrais féliciter le Premier ministre, il a montré beaucoup de courage et beaucoup de sang-froid dans cette affaire. Beaucoup de sang-froid parce qu’il n’a pas paniqué, je l’ai vu aussitôt après. On s’est parlé quatre ou cinq fois au téléphone. Aujourd’hui même, je lui ai parlé deux fois. Il a eu beaucoup de courage et il a beaucoup de courage. Il a su voir ce qui était l’essentiel, l’essentiel c’est le processus de paix. Il m’a dit au téléphone, Président on continue. A chaque fois que je l’ai eu au téléphone, il m’a dit Président, on continue.
“Quelqu’un qui a failli donner sa vie pour le processus de paix”
Je voulais le saluer pour son courage et pour son sang-froid. A tous ceux qui disent ‘’Président est-ce que Soro va aller jusqu’au bout’’, la preuve est là. Quelqu’un qui a failli donner sa vie pour le processus de paix, on ne peut plus se poser de questions. Je voulais aussi saluer les FAFN qui ont réagi. Ils ont eu aussi beaucoup de sang-froid et beaucoup de courage.
Je voudrais aussi saluer l’équipage, les gens de l’armée de l’air en général, le colonel Lépkéli qui conduisait l’appareil et son co-pilote. Je leur avais donné l’ordre de ramener l’avion abîmé jusqu’à Yamoussoukro. Ils ont réussi à ramener l’avion jusqu’à Abidjan. Je voudrais saluer aussi leur courage et leur sang-froid.
Mais il y a eu des morts dans l’avion. Je voudrais m’incliner devant la dépouille de ces morts-là. Dès le lundi, j’enverrai dans leurs familles des collaborateurs pour porter la compassion de la République. Je voudrais dire ici qu’ils sont morts à la tâche. Parce que la mission que le Premier ministre effectuait à Bouaké était une mission d’Etat. Il allait pour installer les magistrats pour lancer les audiences foraines. C’était une mission d’Etat, ils sont morts à la tâche. Je voudrais aussi saluer les blessés que je connais tous d’ailleurs, nous sommes avec eux et nous leur souhaitons prompte guérison. Voilà ce que je voulais dire.”