La justice transitionnelle est en marche. Ce procès est l’un des plus importants en Côte d’Ivoire après la crise de 2010.
Le procès de Jean Noël Abéhi et Anselme Séka Séka vient de s’ouvrir. Un moment particulier pour la Côte d’Ivoire ?
Ce procès marque la marche vers la justice transitionnelle. Cette justice consiste à réconcilier les populations au sortir d’une crise. Elle a pour rôle de traduire les criminels devant la justice et les punir. Elle favorise également la réparation des victimes. La justice transitionnelle est en marche. Ce procès est l’un des plus importants en Côte d’Ivoire après la crise de 2010.
Qu’est-ce que la justice reproche à Abéhi et Séka Séka?
Jean Noël Abéhi est accusé de désertion et de complot. Quant à Séka Séka, il lui est reproché d’assassinat, de violence, de violation grave des droits humains, détournement de fonds, entretien de miliciens et mercenaires, etc. C’est de cela qu’il s’agit.
Qu’est ce qui explique le renvoi de ce jugement à mardi?
Beaucoup avocats se sont joints au procès. Comme la loi l’exige, il faut permettre aux avocats qui n’ont pas trop d’informations sur le sujet de les avoir. Le président du tribunal a été clair, il n’y aura plus de renvoi. Les débats de fond pourront débuter. Si des avocats veulent intégrer le groupe de la défense, il faut faire vite.
Est-ce que la mort des femmes à Abobo sera au menu des débats ?
Ce sujet appartient au tribunal civil. Il faut éviter les amalgames. Ce sont les tribunaux civils qui ont des éléments pour traiter cette affaire. Seulement certains de ceux qu’on juge sont impliqués. Même si nous avons ce dossier, nous n’avons pas le droit d’y toucher car il y a du civil. Le parquet civil et nous qui travaillons dans le cadre de la cellule d’enquête spéciale, on nous a demandé de leur remettre ce dossier afin de le traiter et le juger à temps voulu. Cela ne veut pas dire que nous avons donné une décision de relaxe ou pas. Le dossier lié à la tuerie des sept femmes à Abobo n’est pas de notre compétence. L’affaire est en instruction. Je ne peux pas violer le secret de l’instruction. Nous avons donné toutes les informations au tribunal civil pour le traiter.
Avez-vous des preuves pour confondre Abéhi et Séka Séka ?
Difficile de répondre pour le moment. Les débats ne sont pas ouverts. Je ne peux rien dire à ce propos.
Quelle sera la durée de ce procès ?
Je ne sais pas. Mardi les débats s’ouvrent. Je pense que d’ici la fin de la semaine prochaine nous aurons fini avec cette affaire. Leur sort sera connu au plus tard en fin de semaine prochaine.