Le camarade Joseph Martial Ahipeaud, ancien Secrétaire General de la FESCI, convie tous les anciens membres de la Fesci; responsables ou militants de base ainsi que les membres du Bureau Exécutif National (BEN) actuel de la Fesci, à une grande réunion ce dimanche 15 avril 2018 à partir de 14 heures à la bibliothèque nationale au Plateau.
Ordre du jour
1/informations
2/état des lieux
3/validation du TDR
4/divers
1- Contexte et justification
Créée Le 21 Avril 1990, la Fesci fut avant tout l’expression du refus par une partie de la jeunesse ivoirienne de l’ordre totalitariste imposé par le Parti Unique depuis les indépendances. Bien qu’ayant été source, à un moment donné, de progrès économique et social, Le Parti Unique a conduit à un sous-développement politique en termes d’absence de liberté, de culte exponentiel de la personnalité et de l’affirmation d’une bourgeoisie compradore fondée sur le détournement de la rente des produits agricoles d’exportation principalement. Après deux décennies, La Côte d’Ivoire a commencé à souffrir des contradictions internes et externes du système de parti unique avec l’incapacité des élites dirigeantes à se remettre en cause, l’enracinement de la corruption et la violation des droits économiques et sociaux des populations laborieuses. Les élèves et les étudiants, ainsi que les travailleurs, furent alors victimes des conséquences collatérales des Plans d’Ajustement Structurel imposés par Les Institutions de Bretton Woods. Le 19 février 1990 la révolte des élèves et étudiants, suivie de celle des travailleurs, déboucha sur le pluralisme politique, consécutivement, aux actions de masse décisives des étudiants dont l’expression organisationnelle devint La Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte d’Ivoire le 21 Avril 1990. Le 30 Avril 1990, le Parti Unique constatait la fin du « consensus national » et instaurait le pluralisme politique. La Fesci est par conséquent une des forces sociales qui porte une légitimité historique à l’instar du RDA (Rassemblement Démocratique Africain) qui porta le combat de l’indépendance des peuples africains francophones.
28 ans après, les dirigeants et membres de cette organisation sont amenés à faire le bilan de leurs engagements pluriels et surtout de l’état de la nation au plan de la démocratie et du développement économique et social. La Fesci, syndicat de gauche aux fondements idéologiques diverses, a été marquée par une évolution en deux temps principalement.
Dès sa fondation le 21 Avril 1990, La Fesci dut menée la bataille de la conquête et de l’affirmation de sa liberté d’existence tant elle fut un os dans la gorge du parti au pouvoir qui, bien qu’ayant concédé le pluralisme, n’avait jamais renoncé à imposer son ordre totalitariste dans les faits. Globalement, cette bataille titanesque qui conduisit ses dirigeants et membres dans les geôles du parti au pouvoir ainsi que toute sorte de brimades et violation de droits humains, s’est achevée avec sa reconnaissance officielle par l’État PDCI en fin 1997. Ce fut une période de résistance héroïque et d’affirmation de notre conscience collective comme combattant de la liberté et défenseurs acharnés de la démocratie ivoirienne.
Cependant, sans le percevoir, avec sa reconnaissance officielle, La Fesci va devenir un syndicat avec une représentation dans toutes les sphères du système éducatif ivoirien. Syndicat de masse, La Fesci se mue en un enjeu de pouvoir qui va conduire à des dynamiques internes et des positionnements complexes sur l’échiquier politique ivoirien. L’engagement des différents leaders et membres, par leur pluralité, confirmera de facto que ce syndicat n’était pas en réalité inféodé à un seul parti politique même si la majorité de ses dirigeants et membres furent plus impliqués avec les partis de la Gauche Démocratique en général, le Front Populaire Ivoirien en particulier. En tout état de cause, les engagements dans différentes directions politiques et idéologiques ont conduit, dans la majorité des cas, à des confrontations individuelles, sinon collectives, voire à des dérives graves internes comme externes. Les fescistes, à l’épreuve du pouvoir politique, s’impliquent dans les jeux de leurs partis, tout en amplifiant les contradictions de ces derniers, au sein de leur sein, entre eux-mêmes et dans la nation.
Et pourtant, malgré que leurs engagements sans fioriture et avec détermination dans les combats de leurs partis, les Fescistes vont faire le constat permanent de leur rejet par ceux-ci, à terme. Les Fescistes, bons pour le combat, se retrouvent, en fin de compte, les laissés-pour-compte au moment des récompenses, en terme de capacité et de représentativité politique, économique et sociale. Pis, lorsque le Fesciste de service entend se débattre pour avoir une position dans les appareils actuels, c’est la croix et la bannière, à telle enseigne que nombre d’entre eux s’interrogent sur les tenants et aboutissants de leurs options. Presque trois décennies sont passées. La jeunesse d’hier n’est plus une excuse pour ne pas se poser des questions existentielles précises tant au plan individuel qu’en tant que groupe.
Dans un contexte politique marqué par des contradictions des plateformes politiques, dont aucune n’est tenue par un ou plusieurs des leurs, et compte-tenu des conséquences plurielles des engagements d’hier. N’est-il pas temps que les Fescistes se posent des questions sur leur état d’être et de devenir dans une perspective collective au moment où tout un peuple languit et s’interroge sur d’où viendra la réponse à ses attentes profondes de démocratie véritable, de prospérité individuelle et collective partagée et de progrès culturel effectif ?
Comment ne pas faire de nos engagements pluriels des contraintes mais des atouts dans la quête de la paix et du progrès de notre pays et de l’Afrique tout en préservant une solidarité collective à toute épreuve pour le bonheur de chacun ? Que faire enfin devant la complexité de la situation ivoirienne pour renforcer l’unité nationale ou reconstruire la nation en lambeaux, déchirée par des confrontations sanglantes pour la conquête et le maintien au pouvoir par des oligarchies totalitaristes enclines à instrumentaliser le sens du combat par les fescistes tout en étant prompte à les livrer aux gémonies dès qu’ils n’en ont plus besoin ? Toutes ces questions nous invitent à une réflexion et une prise de position tant individuelle que collective. C’est pour cela qu’il importe que nous marquions un pas et que nous nous interrogions un moment avant d’avancer, après avoir trouvé des réponses idoines, vers une destinée commune.
2- Objectifs
2.1- Objectif Général
L’objectif global du plan d’action est d’amener d’une part Les Fescistes à faire le bilan de leur engagement et de voir, dans quelles conditions, ils pourront reconstruire la foi en leur camarades tout en déterminant les conditions et formes de solidarité et d’action tant entre eux que pour notre pays et notre continent. D’autre part, il s’agira de voir comment Les Fescistes, perçus par le pouvoir et dépeint comme violents, pourraient-ils contribuer à la réconciliation et à l’unité nationale ?
2.2- Objectifs spécifiques
Les objectifs spécifiques qui en ressortent sont :
– Mener la réflexion sur quel type de bilan dont il s’agit étant entendu que les Fescistes, en raison de leurs engagements pluriels, ont eu à faire face à des contradictions en leur sein et entre eux et l’extérieur ?
– Comprendre les fondements tout aussi complexes de ces types de contradictions tout en cherchant à les dépasser pour qu’elles ne prennent pas, surtout pour les contradictions en leur sein, une place prépondérante et qu’elles ne soient pas pour ainsi dire, les principales qui deviendraient, de fait, des poids insurmontables pour résoudre la question de l’union et de la solidarité .
– Comme le disait Thomas Sankara, être capable « d’Inventer L’Avenir » collectif en tenant compte des intérêts individuels tout en dépassant les effets collatéraux et conséquences des engagements individuels et collectifs passées.
3- Résultats attendus
– une mobilisation effective et massive des Fescistes autour de la thématique de la solidarité intergénérationnelle
– Être une force sociale et de réseau qui comptera dans ce pays dans les prochaines années pour le progrès de chaque membre dans son secteur d’activité
– Créer une dynamique stratégique qui tentera de préserver notre pays des conflits politiques connus dans le passé et potentiels actuels ou à venir par la promotion de la réconciliation qui renforcera l’unité nationale au travers du dialogue au sein des Fescistes mais aussi entre les Fescistes et les pôles politiques, sociales et culturelles de notre pays mais aussi extérieures.
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Avec connectionivoirienne