Côte d’Ivoire : une affaire de familles… passée sous silence ?
Houphouët-Boigny, Bédié, Yacé, Thiam, Donwahi, Ekra, Gon Coulibaly, Diabaté, Billon, Dacoury-Tabley… Enquête sur ces dynasties qui dirigent le pays depuis plus de soixante ans.
«Et nous, nous sommes les petites familles alors ! » Parler de « grandes familles » en Côte d’Ivoire est délicat, et même déconseillé par de nombreuses personnalités rencontrées au cours de cette enquête. « Il n’y a pas de grandes familles », « il n’y en a plus », « toutes les familles sont égales », « pourquoi voulez-vous créer de la division ? », « et que veut dire « grande », d’abord ? »… Si sensible et si négativement connoté aux yeux de certains que l’expression interpelle encore davantage.
Et pourtant, qui analyse aujourd’hui les cercles de pouvoir ivoiriens voit très vite certains noms revenir inlassablement. Houphouët-Boigny, Bédié, Yacé, Thiam, Donwahi, Ekra, Gon Coulibaly, Diabaté, Billon, Dacoury-Tabley… Cette liste de patronymes connus de la grande majorité des Ivoiriens ne se veut certainement pas exhaustive. Elle ne représente évidemment qu’un échantillon de ces familles célèbres et influentes qui pèsent sur la conduite des affaires politiques et économiques nationales.
Et ce depuis bien avant l’indépendance. Une bourgeoisie venue des quatre coins du territoire national, au sein de laquelle tout le monde se connaît, et dont les liens familiaux et amicaux, qui se font et se défont, se mêlent sans scrupule aux affaires du pays. Un sérail dont l’histoire est intimement liée à celle de la Côte d’Ivoire.
Avec Jeune Afrique