Les autorités ivoiriennes ont lancé ce jeudi 18 janvier les activités du cadre d’action commune de l’Initiative Cacao-Forêt dont le but est de protéger la couverture forestière à travers la mise en place de solutions durables
La Côte d’Ivoire se mobilise de plus en plus contre la réduction de sa couverture forestière. Le pays a lancé officiellement ce jeudi les activités du cadre d’action commune de l’Initiative Cacao-Forêt. «Il apparaît clairement que l’Initiative Cacao-Forêt est une mise en œuvre concrète de l’Agriculture zéro déforestation, laquelle constitue elle-même l’option stratégique centrale de la stratégie nationale REDD adoptée par le gouvernement le 3 novembre 2017», a déclaré Anne Désirée Ouloto, ministre ivoirienne de l’Environnement.
Co-présidant la cérémonie de lancement de l’initiative avec son homologue aux Eaux et forêts, Alain-richard Donwahi, la ministre a indiqué que cette activité se situe même dans le contexte d’un engagement au niveau national et international, de contribuer à la lutte mondiale contre le changement climatique, particulièrement par la restauration de son couvert forestier.
«L’objectif de ces initiatives est de contribuer à développer des solutions durables en vue de relever le défi du changement climatique et celui de l’épuisement des ressources naturelles, en mettant l’accent sur la gestion durable de l’agriculture et de la pêche», a renchéri Alain Donwahi.
Pour la Côte d’Ivoire, l’initiative Cacao-Forêt pose avant tout la question de la cohabitation intelligente de l’agriculture et de la forêt. «Vous conviendrez avec moi que toute action visant à mettre le poumon de l’économie ivoirienne que représente la cacaoculture au centre de cet enjeu mondial, mérite la plus grande attention de notre pays», a averti Anne Désirée Ouloto. Selon elle, pour assurer la pérennisation de la cacaoculture, il faut surtout lutter pour la préservation de la forêt qui favorise la pluviométrie indispensable à cette culture.
200 000 hectares de forêt perdus chacun année
En Côte d’Ivoire, le couvert forestier est de plus en plus menacé par la dégradation. Premier producteur de cacao à l’échelle mondiale, le pays est confronté -à l’instar de ses pays voisins- à une réduction à grande échelle de sa couverture forestière, liée en grande partie à une exploitation anarchique et incontrôlée. Selon les chiffres officiels cités par la presse locale, le rythme de cette dégradation est de près de 200 000 hectares par an. Avec plus de 16 millions d’hectares de forêts au milieu du siècle dernier, les superficies résiduelles de forêts représentaient, en 2015, moins de 3,4 millions hectares.
Pour remédier à cette perte importante, dès 2015, le Conseil Café Cacao a développé une feuille de route appelée «Cacao, ami de la forêt» qui a été intégrée dans la note d’orientation politique sur l’agriculture zéro déforestation, pour la COP 21 à Paris. Dans la même dynamique, le gouvernement a ensuite élaboré puis adopté l’année dernière un plan d’action Cacao et Forêt, avant d’en faire un exposé à la 23e Conférence des Parties sur le climat, tenu en novembre dernier à Bonn, en Allemagne.
Avec latribune