Tout pour gagner la bataille d’Abidjan. Tel semble être le leitmotiv des grandes chaînes hôtelières, tant l’engouement vers la capitale économique de la Côte d’Ivoire se confirme dans la sphère hôtelière mondiale.
Des grandes multinationales aux groupes panafricains ou nationaux, tous s’accordent sur le potentiel que représente le secteur hôtelier ivoirien, symbole du renouveau économique d’un pays qui se remet de dix années de crise post-électorale. En l’espace de quatre années, le district d’Abidjan semble être devenu un véritable eldorado pour les groupes hôteliers qui rivalisent d’ingéniosité pour grappiller des parts de marché dans leur politique globale de conquête du marché africain.
Accor, le leader du secteur
Le géant français Accor, présent dans le pays depuis plus d’une décennie avec cinq enseignes hôtelières à Abidjan (Sofitel Abidjan Hôtel Ivoire, Novotel, Hôtel Pullman et Ibis Plateau et Marcory actuellement en rénovation) garde une longueur d’avance et semble intouchable dans ce secteur. La direction du groupe ayant même annoncé un vaste plan d’investissement de 24 milliards FCFA dans la rénovation et l’extension de ses capacités d’accueil qui s’étendra à l’ensemble de sa flotte abidjanaise sur les prochaines années.
La concurrence fait rage
Derrière ce leader, la concurrence s’annonce rude. C’est le cas du groupe hôtelier Carlson Rezidor avec le Radisson Blu, un complexe de 252 chambres pour un montant de 25 milliards FCFA, sorti de terre dans les encablures de l’aéroport d’Abidjan. Non loin du Radisson Blu se trouve l’hôtel Onomo d’Abidjan. Les hôtels Onomo sont une chaîne hôtelière déjà présente dans quatre pays en Afrique subsaharienne (Gabon, Sénégal, Côte d’Ivoire, Mali et bientôt le Togo). Situés à quelques mètres de l’aéroport d’Abidjan, les hôtels Radisson-Blu et Onomo constituent un atout favorable pour les voyageurs en escale à Abidjan.
Azalaï Group a également lancé depuis 2012 la construction d’un hôtel quatre étoiles de 190 chambres pour un coût global de 13 milliards FCFA dans la commune de Marcory, en bordure du boulevard VGE. Pour sa part, Mangalis Hôtel Group, une autre chaîne hôtelière, est présentement en train de faire sortir de terre, dans le quartier des affaires au centre du Plateau, le Seen Hôtel d’Abidjan. Doté d’une capacité de 179 chambres pour un coût total de plus de 29 milliards FCFA, cet hôtel d’Abidjan mitoyen au siège de la Maison de l’entreprise est une combinaison unique de matières naturelles appuyées par de l’audace technologique. Il vient, selon ses responsables, révolutionner le marché de l’hôtellerie moyenne gamme dans la ville d’Abidjan.
L’ivoirien Heden Hotels & Resorts (complexe hôtelier à capitaux ivoiriens) vient également de lancer la réhabilitation et l’extension de l’Hôtel du Golf. Quant à l’Ivoire Golf Club d’Abidjan, il sera réhabilité et étendu avec la construction d’un hôtel cinq étoiles. Coût global de l’opération : 150 milliards FCFA, soit 229 millions d’euros. Les bénéfices de ce projet permettront à la Côte d’Ivoire de se repositionner sur le marché international. Dans la même veine, l’Hôtel Président de Yamoussoukro connaîtra lui aussi très bientôt une réhabilitation et son extension permettra la construction d’un centre commercial et d’un complexe sportif. Aussi a-t-il été décidé de l’équiper et de le gérer aux normes et standards internationaux.
Hilton et le projet «Manhattan d’Afrique»
L’annonce a été faite le jeudi 1er octobre dernier à l’issue d’un Conseil extraordinaire de ministres qui s’est tenu à Yamoussoukro. Le géant américain Hilton va bientôt démarrer la construction d’un hôtel cinq étoiles à Abidjan. Outre le projet hôtelier, la direction de la chaîne a aussi annoncé la construction, ainsi que la rénovation, de plusieurs bâtiments administratifs, d’un môle et d’une bibliothèque africaine en plein cœur du Plateau. En somme, un projet titanesque à hauteur de 287 milliards FCFA qui vise à transformer la commune du Plateau en un «petit Manhattan», aux dires de Bruno Nabagné Kone, ministre des TIC et porte-parole du gouvernement.
Pour les professionnels du secteur hôtelier, une telle effervescence s’explique, selon M. Anicet Dally, responsable des relations publiques chez Jovago Côte d’Ivoire, par le fait que «la Côte d’Ivoire figure parmi les quinze pays les plus attractifs du continent et compte parmi les meilleures destinations – loisirs ou affaires – d’Afrique de l’Ouest. Ajoutée à cela sa stabilité économique retrouvée, et l’on comprend aisément un tel engouement pour la filière.» La Côte d’Ivoire, qui entend figurer dans le giron des grandes nations touristiques du continent, peut réellement se réjouir de l’attrait qu’elle suscite.
avec cotedivoire-economie