Le ministre auprès du Premier ministre en charge du Budget et du Portefeuille de l’Etat, Cissé Abdourahmane était face à la presse lundi pour présenter les grandes lignes du projet de Budget 2017 de l’Etat.
Il ressort de l’exposé du Ministre du Budget et du Portefeuille de l’Etat que le projet de budget 2017 s’équilibre en ressources et en emplois à 6 501,4 milliards contre 5 813,3 milliards au titre du budget initial 2016 et 6 165,8 milliards dans le budget révisé 2016. Il est en hausse de 12% par rapport au budget initial 2016 et de 5,4% par rapport au collectif 2016, a indiqué Abdourahmae Cissé.
Le projet de budget 2017 est financé par des ressources intérieures pour un montant de 5 248,6 milliards (80,7%) et des ressources extérieures à hauteur de 1 252,8 milliards (19,3%). Les ressources intérieures sont composées de recettes fiscales (3 345,4 milliards), de recettes non fiscales (134,7 milliards), de recettes affectées (541,3 milliards) et des emprunts sur les marchés monétaire et financier (1 227,1 milliards). Les recettes fiscales représentent 51,5% du budget et sont en hausse de 11,4% par rapport au budget initial 2016 et de 10% par rapport au budget révisé 2016. 52,7% des recettes fiscales seront mobilisées par la Direction Générale des Impôts et 47,3% par la Direction Générale des Douanes.
Les dépenses du projet de budget 2017 projetées à 6 501,4 milliards concernent notamment le service de la dette publique (21,8%), les charges salariales (23,2%), les dépenses d’investissement, y compris le fonds d’entretien routier et le fond d’investissement en milieu rural (31,4%). Les dépenses pro-pauvres ou encore les dépenses orientées vers la réduction de la pauvreté sont programmées à hauteur de 2 216,8 milliards, soit 34,1% du projet de budget et une hausse de 10,9% par rapport au niveau de 2016. Le service de la dette publique est prévu à 1 418,8 milliards, soit 21,8% du budget en 2017. Les dépenses du personnel programmées à hauteur de 1 508,1 milliards restent conformes à la stratégie de maîtrise de la masse salariale sur la période 2014-2020, a expliqué le ministre. En effet, la masse salariale est passée de 42,3% des recettes fiscales en 2012 à 40,6% en 2016 pour atteindre 38,4% en 2017. Les prévisions de dépenses de personnel intègrent l’incidence de nouveaux recrutements, celle des avancements des fonctionnaires conformément à l’engagement pris par le Gouvernement depuis le déblocage des salaires.
Les dépenses d’investissement (y compris le fonds d’entretien routier et le fonds d’investissement en milieu rural) programmées à 2 043,3 milliards, soit 33,6% du budget hors autres recettes affectées. Elles représentent 8,8% du PIB contre 5,5% en 2012. Les dépenses d’investissement concernent, entre autres, les projets ciaprès : – la construction du pont Yopougon-Attécoubé (55,3 milliards) ; – le programme de construction de collèges et lycées (15 milliards) ; – la mise à niveau de centres de santé dans le cadre de la CMU (15 milliards) ; – la construction et réhabilitation des universités de Man, Daloa, Korhogho, SanPédro et Bondoukou (48 milliards) ; – le fonds d’appui aux projets jeunes (10 milliards) ; – le projet de renaissance des infrastructures de Côte d’Ivoire (20 milliards) ; – l’aménagement de la baie de Cocody (30 milliards) ; – les investissements dans le cadre de la Loi de Programmation Militaire (35 milliards) et la Loi de Programmation de la Sécurité Intérieure et dépenses de sécurité (54,1 milliards) ; – projets financés dans le cadre du C2D (147,6 milliards); – Construction et réhabilitation des infrastructures sportives (14 milliards) ; – Projet de développement et de réhabilitation réseau électrique (172,8 milliards).
Abdourahmane Cissé a expliqué que dans le cadre de l’élaboration de ce projet de budget, l’accent a été mis sur l’accompagnement du secteur privé. Ainsi, l’annexe fiscale 2017 ne prévoit aucune hausse d’impôt. Mieux, certains allègements sont consentis pour consolider davantage le dynamisme du secteur privé. Ainsi dès le 1er Janvier 2017 entreront en vigueur plusieurs mesures parmi lesquelles la suppression de la Taxe extérieure d’équipement (à compter du 1er janvier 2020), suppression de la taxe communale d’investissement, promotion de l’actionnariat national, accroissement de l’emploi pour les personnes en situation d’handicap.
Au total, le cadre budgétaire est en cohérence avec les objectifs du programme économique et financier en cours de négociation avec le Fonds Monétaire International. Le déficit budgétaire devrait se réduire en passant à 3,4% du PIB en 2017 contre 3,8% du PIB en 2016, a conclu le ministre en charge du Budget et du Portefeuille de l’Etat.
avec