Alors que la crise du cacao grève ses comptes publics, la Côte d’Ivoire va recevoir une aide financière de la France d’un montant de 2,125 milliards d’euros. Une partie de ces fonds doit permettre de boucler le financement du métro d’Abidjan.
Lors de sa rencontre avec le président Ouattara le 11 juin, Emmanuel Macron avait rassuré son homologue sur la volonté de la France de financer le métro d’Abidjan. Un mois plus tard, les choses se sont accélérées à l’occasion de la visite les 12 et 13 juillet d’une délégation interministérielle française dans la capitale ivoirienne.
« Au total, les engagements financiers français sur la période 2017-2020 pourront atteindre le montant de 2, 125 milliards d’euros, soit environ 1394 milliards de francs CFA », a confirmé samedi 15 juillet le Premier ministre ivoirien Amadou Gon Coulibaly.
Un métro sur les rails
Sur cette somme, 1,4 milliard d’euros sera consacré à la construction de la première ligne du métro d’Abidjan, qui devait ouvrir en 2017 avant d’être reportée à cause de désaccords entre l’État ivoirien et les entreprises prestataires. Long de 37,9 km, il doit transporter 300 000 Abidjanais chaque jour. Mais son coût n’a cessé d’augmenter au fil des années : il était initialement de 500 millions d’euros.
Le reste de l’aide financière française sera dévolu à une kyrielle de secteurs selon une source à la Primature ivoirienne : la défense (30 millions d’euros), l’énergie (120 millions d’euros), les routes (120 millions d’euros), la santé (150 millions d’euros), l’éducation (150 millions d’euros) et l’environnement (110 millions d’euros). Des investissements présentés comme faisant partie du Plan national de développement 2016-2020.
Les négociations toujours en cours
Pour assurer une aide d’un tel montant, la France a mis en place un montage financier comprenant des prêts souverains de l’Agence française pour le développement et du Trésor, ainsi que des prêts commerciaux garantis par la Banque publique d’investissement (BPI France). Un réajustement du deuxième Contrat de désendettement et de développement (C2D) est également au programme. Créé en 2012, ce dispositif permet à la France de récupérer les sommes dues par la Côte d’Ivoire au titre de la dette, avant de les ré-allouer, en théorie, au financement de projets de développement.
Une source diplomatique française précise toutefois que « les négociations sont encore en cours », afin d’obtenir côté ivoirien de meilleurs avantages sur l’échéancier de remboursement ou la réduction des taux d’intérêt.
Avec jeuneafrique