Carton plein pour la troisième émission d’emprunts de la Côte d’Ivoire sur les marchés financiers internationaux : le pays a réussi à lever quelque 2 milliards de dollars en fin de semaine dernière (l’équivalent de 1 140 milliards de FCFA).
Les investisseurs n’ont pas pris ombrage ni des mutineries à répétition de ces derniers mois ni de la chute des cours de la fève de cacao. Pour sa troisième émission d’emprunts internationaux, la Côte d’Ivoire a rencontré un franc succès. En fin de semaine, le pays est parvenu à lever l’équivalent de deux milliards de dollars, en deux tranches (1,2 milliard de dollars sur 16 ans au taux de 6,125% et 625 millions d’euros sur 8 ans à 5,125%).
Surtout, les quelque 9,3 milliards de dollars de demandes d’achats enregistrées — cinq fois plus que le montant souhaité par Abidjan —témoignent de l’enthousiasme suscité par la dette ivoirienne auprès des investisseurs. À titre de comparaison, le Sénégal avait émis, mardi 16 mai, 1,1 milliard de dollars d’obligations souveraines au taux d’intérêt de 6,25%.
Tournée des investisseurs
Pour séduire les investisseurs, une importante délégation gouvernementale ivoirienne (composée du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, du secrétaire général de la Présidence de la République Patrick Achi, du ministre chargé de l’Économie et des Finances Adama Koné, du ministre du Budget Abdourahmane Cissé, de la ministre du Plan Kaba Nialé et du ministre de l’Énergie Thierry Tanoh) s’est rendue du 1er au 7 juin à Paris, Munich, Francfort, Londres, New York et Boston.
Au-delà de la bouffée d’air que ces emprunts constitueront pour les finances ivoiriennes, mises à rude épreuve par la chute des cours du cacao et les primes consenties aux mutins, ceux-ci servent également à diminuer la dette du pays. Ainsi sur les sommes levées en fin de semaine, une partie est allouée au rachat des emprunts de 2014 (750 millions de dollars) et de 2015 (un milliard de dollars). Ce qui « illustre la gestion active de la dette publique mise en œuvre par le Trésor », note Rothschild & Cie, conseil de l’opération.
Avec jeuneafrique