« Le patrimoine de l’Etat de Côte d’Ivoire ici en notre présence est en train d’être bradé tranquillement sans qu’on ne nous explique quoi que ce soit et puis nous suivons cela. Quand on pose des questions, nous sommes méprisés, personne ne répond ». Tels sont les propos de l’ex-président de l’assemblée nationale et candidat de Lider, Mamadou Koulibaly.
L’ancien député d’Azaguié s’est prononcé sur des faits dont les contours sont restés sans suite pour ceratains et incompréhensibles pour d’autres, tant le mutisme de l’Etat est grand. Entre autres, le scandale des 500 milliards cacao, l’affaire de la police universitaire, l’affaire du marché de route confiée à l’entreprise burkinabé Ebomaf, le petit palais à côté de la corniche et enfin le bâtiment dans l’angle en partant à Blokauss.
Scandale des 500 milliards cacao
Le cabinet international d’expertise-comptable, d’audit et de conseil, KPMG a fait savoir après étude que l’Etat et les producteurs ont perdu plus de 500 milliards FCFA. Pour Mamdou Koulibaly « Le cacao ce sont 500 milliards de FCFA l’audit le prouve et puis silence radio tout va bien dans le meilleur des mondes. Quand on pose des questions, nous sommes méprisés, personne ne répond », a-t-il dit le regard médusé.
Le petit palais à la montée de la Corniche
S’exprimant sur ce bâtiment, l’ex-ministre des finances de l’ex-président Laurent Gbagbo à déclaré qu’aucun panneau n’indique qu’il y a un chantier pour il est toujours en travaux. Chose qui devrait être faite mieux, l’opinion publique devrait être informée, dans le mesure c’est une propriété d’Etat. « Personne ne nous dit ce qu’on est en train de faire, combien cela va coûter, pour le profit de qui rien du tout. Le petit palais a-t-il été vendu ? A-t-il-été donné à quelqu’un ? », s’est-il demandé désemparé.
La police universitaire
« On nous dit qu’on fourgue à l’Etat de Côte d’Ivoire 1530 agents payés dans les déclarations officielles de tous ceux qui ont initié cela, 150 000 francs par mois. Sauf que les bonhommes qui travaillent comme policiers universitaires ne touchent que 100 000 francs par mois. La différence entre les 150 000 francs et les 50 000 francs, il y a près d’un milliard de francs. Sauf que ces travailleurs n’ont aucun bulletin de salaire, ne sont pas déclarés à la CNPS, ne payent pas d’impôts », a-t-il révélé.
Par ailleurs, l’enseignant-chercheur martèle : « La compagnie est très informelle et l’Etat qui fait obligation aux sociétés commerciales et industrielles de se déclarer, de payer les impôts, d’être conformes à la législation, ferme les yeux sur cela ».
L’affaire Ebomaf
Cette affaire qui a ébranlé plus d’une personne ne laisse pas Mamadou Koulibaly indifférent: « 224 km de route donnés à Ebomaf, une entreprise burkinabé spécialisée dans les travaux publics. Cette dernière qui n’a pas les moyens financiers nécessaires pour le faire, se voit prêter 180 milliards de francs par Afreximbank garantis par l’Etat de Côte d’Ivoire », a-t-il déclaré.
Poursuivant, il a dit que La coopération internationale, l’intégration sous régionale, justifient peut être cela. Sauf que quand on demande où ces 224 km seront faits, la réponse du gouvernement est on vous le dira plus tard, on le précisera un jour. On sait qui va faire le travail, on sait combien cela va coûter, mais on ne nous dit pas à quel moment l’appel d’offre a été passé, on ne nous dit pas où les routes vont se faire, mais l’Etat se porte garant.
Le bâtiment dans l’angle en partant à Blokauss
« Quand j’étais le ministre des finances, on m’a dit que c’était en préparation du congrès de l’union postale universelle et que le chantier avait été engagé. Il y a eu les sanctions de l’union européenne, les chantiers se sont arrêtés. Ouattara arrive, en 2015 on confie le chantier à Pierre Fakhoury à 15 milliards pour terminer ce chantier ».
Cependant en 2018, après une hémorragie financière sur le chantier, l’Etat se résout en définitive à vendre à 8,2 milliards. « Le terrain et le bâtiment valent probablement 8,2 milliards. Mais à qui vend-t-on ? Quand l’appel d’offres est-il passé ? Pourquoi l’ a-t-on vendu ainsi ? Et puis la SCI ITC qui achète j’ai fouillé partout peut être que je ne l’ai pas bien fait mais je n’ai aucune trace d’une compagnie de ce nom et le nom du propriétaire », a-t-il fustigé perplexe.
« QUAND MAMADOU KOULIBALY SERA AU POUVOIR, VOUS ALLEZ RENDRE COMPTE DE CETTE BRADERIE. ON NE PEUT PAS LAISSER LES GENS S’AMUSER AVEC LA SUEUR DU FRONT DE NOS PARENTS COMME CELA «
Enfin il a porté le coup final aux députés qui en dépit du fait qu’ils ont été doublés d’une seconde chambre pour mieux faire leur travail n’a pas encore mis en place une commission d’enquête pour poser des questions sur ces cas. Ce qui lui donne l’impression que ceux qui sont au pouvoir bradent le patrimoine de notre pays. Chose inacceptable pour lui. Et de conclure « Quand Mamadou Koulibaly sera au pouvoir, vous allez rendre compte de cette braderie. On ne peut pas laisser les gens s’amuser avec la sueur du front de nos parents comme cela », révolté.
Avec ivoiresoir