Tout commence en novembre 2016 lorsque le gouvernement ivoirien décide de se pencher sur le secteur de l’agro-business qui a connu un développement exponentiel au cours de ces dernières. Une commission d’enquête composée de plusieurs acteurs étatiques et de la police financière et bancaire est mise en place pour conduire une étude devant informer les autorités sur l’ampleur du phénomène, d’en évaluer les risques et de prendre les décisions appropriées.
Deux mois plus tard, les résultats de l’étude présentés à la sortie du Conseil des ministres font froid dans le dos. « Il ressort, entre autres, que le nombre d’entreprises dites d’agro-business est de vingt-huit avec des souscripteurs estimés à 36 699 personnes physiques, résidentes et non-résidentes, pour un montant de capital investi qui s’élève à 66 milliards de francs CFA », a déclaré Bruno Koné, le porte-parole du gouvernement.
Les travaux de la commission révèlent également que les retours sur investissement dans les comptes d’entreprises d’agro-business s’élèvent à 22,7 milliards de Fcfa alors que ces mêmes entreprises promettent des retours sur investissement très élevés entre 300 et 1000% du capital investi sur des périodes comprises entre 3 et 6 mois. « La totalité des promesses de retour sur investissements a été compilée et nous arrivons à plus de 660 milliards de Fcfa de promesses », révèle encore le porte-parole du gouvernement ivoirien.
« Cavalerie financière »
Selon le porte-parole du gouvernement ivoirien, ces retours sur investissement payés aux souscripteurs ne proviennent pas des revenus de la vente des récoltes mais ils sont versés aux anciens souscripteurs sur les sommes des nouvelles souscriptions, créant ainsi un cercle vicieux qui présente d’importants risques pour les populations. Face au constat, le gouvernement ne désarme pas contre ce qu’il qualifie de « cavalerie financière ».
Le gouvernement d’Alassane Ouattara a décidé de rendre publiques les conclusions du rapport et de prendre des mesures pour la surveillance des comptes des entreprises concernées, des dirigeants sociaux et à leurs ayants droit. L’Etat ivoirien va également renforcer la sensibilisation des populations sur les risques liés à ce type d’activité. Le gouvernement ivoirien a également saisi la justice pour accélérer les procédures en cours en vue du remboursement des souscripteurs sur la base des ressources disponibles sur les comptes des entreprises.
avec latribune afrique