J’ai écouté avec attention la sortie de certains cadres du RDR estimés loyaux, se croyant avoir le monopole de la fidélité et de la méritocratie, reléguant ceux qui n’ont pas le même courant de pensée qu’eux à être des suppôts de la traîtrise ou de l’infidélité. Inutile de vous dire que j’ai été outré par ce manque de respect à l’intelligence du peuple de Côte d’Ivoire, une entorse flagrante à la jeune démocratie que nous essayons tant bien que mal de construire. Un carpe diem même ! Ne vous souciez pas du lendemain parce qu’on a déjà géré pour vous !
Pour le royaume dans lequel on veut nous faire croire que nous sommes, j’aimerais souligner à la haute attention de ceux-là qui se veulent plus royalistes que le roi, même dans une monarchie, LE PRINCE HÉRITIER EST CONNU DU VIVANT DE L’EMPEREUR.
Alors, volontairement créer une omerta autour d’un débat démocratique qui pourtant devrait être qu’une saine émulation, est une forfaiture qu’il faut absolument dénoncer de toute sa poigne. En sus, ce qui apparaît davantage aberrant, c’est lorsqu’unilatéralement, ceux qui trouvent ce débat de 2020 malsain, sont à pied d’œuvre pour polir à leur champion une carrure de fauve épique jamais rencontrée dans l’histoire de la forêt politique éburnéenne. Celui-là même qui lorsqu’aux affaires fera tomber la neige au sahara et fera pousser des olives sur des manguiers. Je ne crois plus aux comtes des contes de fées.
La caporalisation des médias d’Etat ne suffit plus. L’ère du divertissement abêtissant. Certains veulent “mettre de l’ordre dans les réseaux sociaux” pour nous museler. Le débat et la contradiction les répugnent tellement, ils nous sortent le “taisez-vous” de Alain Finkielkraut. “Limoger, radier, renvoyer, menacer, licencier, Anaki, Mabri, Gnamien, Fofana, Méïté, Ouattara, Zié, tutti quanti”… Et puis quoi encore ?
Si l’on ne croit pas à la liberté d’expression pour les gens qui “ne sont rien”, alors on n’y croit pas du tout. À juste titre, je partage avec vous ce que disait Spinoza : “Personne ne peut transférer à autrui son droit naturel, c’est-à-dire sa faculté de raisonner librement et de juger librement de toutes choses ; et personne ne peut y être contraint. C’est pourquoi l’on considère qu’un État est violent quand il s’en prend aux âmes”. La faconde véhémente des pouvoiristes d’aujourd’hui ces derniers temps fait à posteriori montre de grande frilosité. Sinon en quoi parler d’une élection à venir représente un impeachment pour le Président de travailler ? Ça ressemble bien à de la poudre de perlimpinpin !
Ô comme je suis d’avis avec George Clemenceau lorsqu’il disait le 4 juin 1888 dans la chambre des députés français, “gloire aux pays où l’on parle, honte aux pays où l’on se tait”. On va se taire nous ? No way !
Avec APR