La Côte d’Ivoire a trouvé une formule pour limiter les effets de la chute des cours du cacao sur le marché. D’après une source interne du Conseil Café Cacao citée par l’agence Reuters, le pays a déjà vendu depuis la mi-août 2018, 1,7 million de tonnes de cacao sur sa prochaine récolte de cacao qui ne démarrera pas avant début octobre prochain.$
En Côte d’Ivoire, depuis la mi-août 2018, 1,7 million de tonnes de cacao ont été vendu par anticipation, sur la prochaine récolte. D’après une source interne au Conseil Café Cacao (CCC), alors que le pays subit de plein fouet depuis deux ans les revers de la chute des cours, cette opération répond à la volonté des autorités ivoiriennes de céder toute la récolte du pays avant le début de la saison.
L’idée, explique la source, est de se prémunir contre l’instabilité du marché et maintenir ainsi un prix garanti à ses paysans, entre 750 et 800 francs CFA le kilogramme, contre 700 francs CFA pour la campagne qui s’achève. « Nous pensons qu’en vendant toute la récolte avant le début de la saison, cela nous donne plus de garantie en cas de baisse des prix et nous permet de fixer un prix garanti pour les planteurs inchangés entre la récolte principale et la récolte moyenne », a confié la source du CCC à Reuters.
Les autorités ivoiriennes n’arrêtent pas de réfléchir à une meilleure formule pour limiter les conséquences de l’instabilité du marché du cacao sur l’économie ivoirienne. En raison de l’importance de la production cacaoyère, la chute des cours inflige un sérieux coup à l’économie et aux finances du pays. Les ressources tirées par la Côte d’Ivoire, premier producteur mondial, de la vente de cacao contribue à plus de 20% du PIB national et représentent près de 50% des recettes des exportations du pays.
La transformation locale, l’option sérieuse
Toujours pour limiter les dégâts de l’instabilité du marché international, le gouvernement ivoirien compte intensifier la transformation locale du cacao. En mars dernier, dans une déclaration conjointe avec son homologue ghanéen Nana Akufo-Addo, dite Déclaration d’Abidjan, le président ivoirien, Alassane Dramane Ouattara avait indiqué son engagement « à transformer la majeure partie » de la production nationale dans son pays. Les deux chefs d’Etat ont invité « le secteur privé, notamment le secteur privé africain, à investir massivement dans la transformation du cacao en Afrique » et se sont engagés « à promouvoir conjointement la consommation du cacao sur les marchés locaux, régionaux et émergents ».
Allant dans le même sillage, le premier ministre ivoirien, Amadou Gon Coulibaly avait affirmé en mai dernier que la Côte d’Ivoire prévoyait porter le niveau de sa transformation locale de cacao de 35% à 50% d’ici 2020. Souleymane Diarrassouba, le ministre de l’industrie, avait quant à lui ajouté que le pays ambitionnait de passer le cap de 700.000 tonnes de fèves transformées localement alors qu’actuellement 580.000 tonnes sont valorisés. Cette annonce est intervenue alors que la société SACO, filiale du groupe Barry Callebaut, géant mondial de la fabrication des produits à base du cacao avait indiqué qu’elle envisageait injecter 30 milliards de francs CFA, soit près de 45,7 millions d’euros dans la transformation du cacao en Côte d’Ivoire.
Avec latribuneafrique