CORIS BANK, l’étalon de la finance Burkinabé à la conquête du continent
Moins de 10 ans après son lancement, l’ogre de la banque du pays des « Hommes intègres » affirme ses ambitions sur les marchés de l’UEMOA, tout en se préparant sereinement à affronter de plus grands aires.
Alors que le secteur bancaire en Afrique de l’Ouest est dominé principalement par les filiales des banques internationales et étrangères, voilà que depuis environ 05 ans, un nouvel acteur, qui jusque là était plutôt considéré comme un petit poucet, s’impose. Coris Bank International, la holding financière Ouagadougaise qui affiche une solidité financière et des performances économiques, impressionne. Total bilan, croissance du réseau, filiales, innovation, équilibres financiers, tous ces indicateurs de mesure des performances sont largués par l’odyssée de ce météore.
Le parcours du groupe financier qui aujourd’hui révèle le talent managérial de la jeunesse Burkinabé n’a pas été rectiligne. Parti en 1986 avec un capital de 150 millions en F cfa (230 000 €) d’une activité de microcrédit sous le nom de Financière du Burkina (FIB), elle va au fil des années faire une mue extraordinaire, et comme une start up 2.0, s’accélérer. Alors qu’elle traverse une période trouble avec de graves difficultés financières, le jeune investisseur Burkinabé, Idrissa Nana, va saisir l’opportunité en plein vol et y investir. En 2001, il acquiert la FIB.
En 2002, le capital est porté à F cfa 500 millions. Le cap et la stratégie sont ainsi tous fixés. Le nouveau management souhaite ainsi repenser et formuler une autre approche de l’accompagnement financier aux petites et moyennes entreprises sur ce marché. Pendant sept ans, l’établissement financier va connaître une restructuration et une modernisation. Ainsi, en décembre 2007, avec un capital social de 1,5 milliard F cfa et le partenariat technique de la Banque de Développement du Mali, CORIS Bank obtient l’agrément pour devenir une banque universelle. L’abnégation, la qualité des ressources humaines et la vision du serial entrepreneur à la base vont convaincre les gendarmes de l’UMEOA. En 2008, après plusieurs années de travail acharné, Coris Bank voit le jour.
Innovation permanente
L’expérience de l’institution financière, qui est passée par la case PME avant de devenir un géant financier en zone UMEOA, sera d’un atout considérable. Maîtrisant les besoins de ces marchés, la banque a très vite perçu les problématiques majeures de l’environnement. À partir de sa signature institutionnelle, « La Banque autrement », elle s’est positionnée comme une alternative crédible et efficace aux modèles classiques. Les résultats ne se feront pas attendre : augmentation rapide du volume de l’épargne collectée, croissance ultra rapide du nombre de clients. En décembre 2015, elle a fêté son deux cent millième client.
Au-delà de ces performances professionnelles, l’entreprise développe une culture d’entreprise forte et hisse son savoir-faire et savoir-faire faire au niveau des standards internationaux. Cette dynamique se traduira par la certification de ses processus à l’ISO 9001 : 2008. Par ailleurs, la banque va s’encrer dans l’innovation et surtout la proximité. En quelques années, elle va développer un réseau local et international impressionnant de presqu’une centaine d’agences. Son écoute client est perceptible et s’illustre notamment par le développement d’offres spécifiques à l’instar de l’« offre islamique ». Depuis avril 2016, la banque a ouvert une « fenêtre islamique » qui est un ensemble de solutions spécifiques conforme à la sharia et enveloppées sous quatre produits : Mourabaha, Moudaraba, Ijara, Wadja.
En outre, l’action de Coris Bank dans l’accompagnement du développement des PME reste intacte. En février 2016, elle reçoit un financement de 04 milliards en F cfa de la société coopérative néerlandaise Oikocredit. Ces fonds vont financer une vingtaine de petites et moyennes entreprises, coopératives et exploitants agricoles. La création d’environ 250 emplois directs constitue l’incidence immédiate de cette opération. Bien plus, l’institution bancaire de Ouagadoudou a signé une convention de financement d’un montant de 10 millions d’euros avec le Fonds de l’Opep pour le développement international (OFID). Ces fonds vont également servir aux PME et soutenir la croissance en Afrique de l’Ouest.
Vision internationale
Numéro 02 bancaire au Burkina Faso, avec un total de bilan de 640 milliards F cfa (976 millions d’euros) au 31 décembre 2015, Coris Bank international s’est lancée depuis 04 ans dans une offensive sous-régionale. Déjà présent en Côte d’Ivoire, au Mali et au Togo, le groupe va ouvrir deux filiales au Bénin et au Sénégal au second semestre 2016. Afin d’apporter toujours plus prêt les services bancaires, la banque multiplie les agences en Afrique de l’Ouest. Elle en compte déjà 36 au Burkina Faso, 12 en Côte d’Ivoire, 05 au Mali et 04 au Togo. Bien que son entrée au Niger n’ait pas pu se faire, le fondateur du holding, Idrissa Nana, ne cache pas ses intentions. « Notre ambition est de renforcer notre capacité de prise en charge de notre clientèle à travers l’UEMOA avec une contribution évidente à la création d’emplois pour les jeunes dans nos pays d’implantation reste intacte. Nous escomptons donc de meilleures performances chaque année », affirme-t-il.
La marche de l’entreprise Burkinabé continue inlassablement. Dans un entretien accordé au magazine Jeune Afrique, son PDG réaffirme la vision de cet acteur devenu majeur et qui tape déjà aux portes de la Bourse régionale des valeurs mobilières d’Abidjan : « Nous voulons donner la preuve que la jeunesse africaine est capable de se prendre en charge dans tous les segments de l’économie, et que la réussite dans une activité aussi pointue que la banque peut être aussi africaine et surtout originaire de notre espace, celle de l’UEMOA. » La banque s’appuie sur des équipes composées en majorité de compétences locales, avec une préférence pour les jeunes. La dynamique expansive et de renforcement stratégique n’est donc pas prête à s’arrêter.
avec businessmanagementafrica