Environ 649,31 milliards de FCFA mobilisées comme ressources extérieures en 2016
La Direction générale de la coopération (DGCOOP) a procédé, ce vendredi 29 décembre 2017, à Ouagadougou, au lancement du rapport 2016 de la coopération pour le développement. La cérémonie de lancement était placée sous la présidence du ministre de l’Economie, des Finances et du Développement, représenté par la secrétaire d’Etat chargée de l’aménagement du territoire, Pauline ZOURE. Selon la représentante du ministre, l’élaboration de ce rapport, qui est à sa 18e édition, participe au respect des engagements internationaux en matière d’appuis publics au développement des partenaires, notamment en ce qui concerne la transparence de la coopération au développement. En effet, le rapport décrit l’évolution des flux financiers de l’aide extérieure reçue et analyse sa répartition par instrument, par type de financement, par secteur de développement et par source que sont les différents types de coopération, à savoir multilatérale, bilatérale, décentralisée, ainsi qu’avec les organisations non gouvernementales. Il ressort que d’importants acquis ont été enregistrés. «Au titre de l’année 2016, le volume des ressources extérieures mobilisées s’est établi à 1094, 78 millions de dollars US, soit 649,31 milliards de FCFA et a représenté 9% du PIB. Légèrement en baisse par rapport à 2015, ce montant est composé de 71,3% de dons et 28,7% de prêts», a indiqué Mme ZOURE.
A l’instar des autres années, a-t-elle ajouté, l’aide de 2016 est dominée par l’aide projet et les appuis budgétaires qui concentrent pratiquement 96% du volume totale de cette aide. L’analyse sectorielle montre que 5 secteurs absorbent l’essentiel de l’aide publique. Il s’agit des secteurs de gouvernance économique, environnement eau et assainissement, production agro-sylvo-pastorale, éducation et formation, et santé. Ces cinq secteurs ont consommé à eux seuls 70,4% du flux d’aide en 2016. De l’avis de la représentante du ministre en charge de l’Economie et des Finances, les efforts du gouvernement sont restés constants, malgré un contexte sécuritaire difficile et le climat social délétère. «Les efforts sont restés constants malgré la situation assez trouble que nous avons connue pendant l’année 2016. Les partenaires ont respecté leurs engagements et je crois que cela est dû au fait que notre pays a acquis la confiance de ses partenaires. Il y a aussi cette crédibilité en la signature de notre pays, comme ce qui a été relevé lors de la conférence international sur le financement du PNDES», a confié Pauline ZOURE. A l’entendre, en termes de perspectives, la tendance est appréciable et positive. Sur les 8 500 milliards de FCFA annoncés par les partenaires traditionnels lors de la conférence des partenaires du Burkina Faso pour le financement du PNDES, plus de 1 700 milliards de FCFA ont déjà été mobilisés au 30 novembre 2017. «On parle de 18 000 milliards de FCFA, mais il faut dire que c’est 8 500 milliards de FCFA qui ont été annoncés au titre des partenaires traditionnels. L’autre pan, c’est pour les partenaires privés», a-t-elle précisé.
Selon le classement du rapport de la coopération au développement, parmi les 10 premiers bailleurs en 2016, la Banque mondiale vient en tête suivie respectivement de l’Union européenne, la France, le Système des Nations Unies, et la Banque africaine de développement et le Fonds africain de développement. Dans ce rapport, d’importantes recommandations ont été formulées aussi bien à l’endroit du gouvernement et des partenaires techniques et financiers, qu’à l’endroit de la société civile, du secteur privé et de la diaspora. A l’intention du gouvernement, le rapport recommande l’amélioration du taux de pression fiscale à travers l’élargissement de l’assiette fiscale; l’élaboration et la mise en œuvre d’une stratégie de mobilisation de l’épargne des burkinabè de l’étranger; l’intensification des mesures sécuritaires; l’élargissement de la coopération avec de nouveaux partenaires et le renforcement de la bonne gouvernance économique en luttant efficacement contre la corruption. Au titre des partenaires techniques et financiers, il leur est recommandé, entre autres, de respecter l’engagement de fournir au moins 0,7% de leur RNB comme aide au développement aux pays en développement; de privilégier les appuis budgétaires; et d’améliorer la prévisibilité de l’aide. Il est recommandé à la diaspora burkinabè de sécuriser ses ressources en investissant au pays, et de dupliquer dans leur pays d’origine les bonnes expériences de progrès économique, social et culturel vécues dans les pays d’accueil.