Trois associations demandent l’annulation du permis de construire de l’édifice de 180 mètres de haut, qui doit être érigé dans la capitale avant les JO de 2024. Ce recours s’appuie sur “l’insuffisance d’étude d’impact paysager”.
La tour Triangle verra-t-elle le jour avant les Jeux Olympiques de 2024? Le flou reste entier autour du projet de construction de cet immeuble de 180 mètres de haut qui doit être implanté porte de Versailles à Paris (XVe). Trois associations ont déposé mercredi un recours devant le tribunal administratif pour demander l’annulation du permis de construire, confirmant une information du Monde.
Me Louis Cofflard, avocat du Collectif contre la tour Triangle (SOS Paris, FNE-IDF, ADHAPE), s’appuie sur “l’insuffisance d’étude d’impact paysager qui n’a pris en compte que des points de vue de la rive droite très lointains, et non de la rive gauche”, ce qui “ne permet pas au public d’avoir une bonne compréhension” de cet impact.
Il estime également que l’autorisation donnée à la SCI Tour Triangle, filiale du groupe Unibail-Rodamco qui soutient le projet, est illégale car “il aurait fallu une procédure de mise en concurrence”. Le projet relève selon l’avocat, non d’un projet privé d’intérêt général comme l’affirme la mairie, mais d’une “concession d’aménagement” relevant de la commande publique, puisque la tour doit revenir à la Ville au bout de 80 ans.
Pose de la première pierre avant 2020
Selon le collectif d’opposants, le projet “n’est pas d’intérêt général” alors que “Paris n’a pas besoin d’espaces de bureaux supplémentaires” et que la tour représente une “négation de la ville, prévue pour exister en totale autarcie, coupée de la ville en la dominant de toute sa hauteur et toute son ombre”, indique le collectif dans un communiqué.
L’élu parisien Jean-Louis Missika, adjoint à l’urbanisme, n’est pas vraiment surpris par ce recours et rappelle que la pose de la première pierre de la tour est toujours prévue avant 2020 pour une ouverture avant les JO de 2024. Très contesté, le projet avait été une première fois rejeté en novembre 2014 puis approuvé avec quelques modifications par le Conseil de Paris le 30 juin 2015, à une courte majorité. Anne Hidalgo avait alors rappelé que la construction du gratte-ciel représentait un investissement privé de 500 millions d’euros et la promesse de 5.000 emplois.
Avec AFP