Les relations se refroidissent entre Brazzaville et Paris. Dans un communiqué diffusé mardi 27 octobre, l’Elysée indique que les conditions dans lesquelles le référendum constitutionnel a été organisé dimanche au Congo « ne permettent pas d’en apprécier le résultat, notamment en termes de participation ».
Pour le pouvoir congolais, la victoire est pourtant sans appel : 92,96 % des votants se sont prononcés en faveur de la nouvelle Loi fondamentale, qui permet au président, Denis Sassou-Nguesso, de se représenter en 2016. 72,44 % du corps électoral aurait participé au scrutin.
L’opposition, qui s’est empressée de dénoncer une « tricherie », a appelé à « la désobéissance civile » pour faire obstacle au texte. Tous les observateurs sur place ont en effet constaté que lapopulation avait déserté les bureaux de vote. Le Front républicain pour le respect de l’ordre constitutionnel et l’alternance démocratique (Frocad), une des deux principales plates-formes de l’opposition, estimait lundi la participation à « 10 % ».
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En reconnaissant à son homologue congolais « le droit de consulter son peuple », François Hollande s’était attiré les foudres de la presse africaine francophone la semaine passée. Il avait rectifié en disant souhaiter « que les Constitutions soient respectées et que les consultations électorales se tiennent dans des conditions de transparence incontestables ».
Le projet soumis au référendum fait sauter les deux verrous interdisant à Denis Sassou-Nguesso de briguer un troisième mandat présidentiel en 2016 : la limite d’âge et celle du nombre des mandats.
avec lemonde