La première opération de ce type lancée par le pays dans l’espace Cemac a été sursouscrite à hauteur de 193 milliards de F CFA (294 millions d’euros), soit 129% des 150 milliards initialement escomptés. Les autorités de Brazzaville ont décidé de retenir l’intégralité du montant.
Lancé début décembre, l’emprunt obligataire de 150 milliards de F CFA du Congo-Brazzaville, dénommé « EOCG 6,5% net 2016-2021 », a été sursouscrit à 129%.
D’après une source proche du dossier, l’essentiel des souscriptions provient des banques congolaises, camerounaises, gabonaises et centrafricaines.
« Cette augmentation du montant de l’opération, qui respecte le plafond de l’émission des titres publics fixé par la loi des Finances 2016 de la République du Congo, permettra à l’émetteur de poursuivre de façon significative son programme d’investissement public », indique Calixte Nganongo, le ministre congolais des Finances, du Budget et du Portefeuille public, dans un communiqué en date du 29 décembre.
Initialement, le montant levé devait servir à apurer une dette de l’État à l’égard d’un pool bancaire local et à financer des projets d’infrastructures. Ceux-ci concernent la construction de l’université Denis Sassou Nguesso et des logements sociaux, l’édification de la Cité internationale des affaires de Brazzaville et de douze hôpitaux généraux.
Une conjoncture qui pèse
Brazzaville est le dernier grand pays de la Cemac à faire le pari du financement sur le marché obligataire local – une option pourtant recommandée par le FMI, de préférence aux marchés internationaux –, après le Cameroun, le Gabon et le Tchad.
Le projet de loi de finances adopté par le Conseil des ministres congolais début octobre table sur des recettes budgétaires de 1 680 milliards de francs CFA en 2017 (2,56 milliards d’euros), soit une baisse de -28 % par rapport aux 2 333 milliards de F CFA inscrits dans la loi de finances initiale de l’année 2016.
Début août, les tensions de trésorerie du pays sont apparues au grand jour, lorsque l’État n’a pas honoré le paiement d’une échéance d’un emprunt obligataire international contracté en 2007 dans le cadre de la restructuration de sa dette. Les autorités congolaises s’en sont finalement acquittée, renvoyant à une « erreur administrative ».
Avec Jeune Afrique