En sommeil pendant vingt ans, palmiers à huile et cacaoyers font leur retour en force dans la Sangha. Et semblent tenir leurs promesses.
Dans l’enceinte du port de Ouesso, les vieilles citernes vertes estampillées Sangha Palm ont été soigneusement alignées le long de la voie qui mène au quai, en attendant d’être réutilisées par Eco-Oil Énergie Congo, le repreneur de l’ex-Sangha Palm, dont la concession s’étend sur 44 000 hectares au sud de Ouesso, sur les sites de Makola et de Kandéko (district de Mokéko).
Créé en 2013, Eco-Oil Énergie Congo (dont le capital est détenu en partie par la Société africaine de recherche pétrolière et de distribution, SARPD-Oil) est également implanté dans les départements voisins de la Cuvette (Etoumbi, 100 ha) et de la Cuvette-Ouest (Owando, 500 ha). Son ambition ? Relancer la filière huile de palme, ancien fleuron du pays, dont la production industrielle était à l’arrêt depuis vingt ans.
Le programme table sur la replantation de 5 000 hectares de palmeraies par an pendant cinq ans.
Eco-Oil Énergie est en passe de remporter son pari, mais le temps presse. Des dizaines de travailleurs s’activent dans les prépépinières et les pépinières. Amorcé en 2014, le programme de relance table sur la replantation de 5 000 ha de palmeraies par an pendant cinq ans, dont les premières récoltes se feront à la fin de la quatrième année. À terme, les vieilles palmeraies, peu rentables, seront remplacées par les nouvelles.
Huile de palme
La production d’huile de palme brute a démarré à partir des régimes provenant de ces anciennes palmeraies. L’extraction est pour le moment réalisée par un modulateur mobile, en attendant la réhabilitation de l’ancienne usine et la mise en service d’une nouvelle unité, en cours de construction, à Mokéko. « Nous prévoyons de fabriquer divers dérivés, dont de la margarine, des produits cosmétiques, des savons, de l’huile blanche et des aliments pour bétail. L’objectif est d’approvisionner d’abord le marché national, puis d’exporter vers la sous-région, voire sur d’autres marchés du continent », explique Victor Bolanga, responsable du site.
Au sud du département, près de la rivière Mambili, Atama Plantation Sarl (APS, détenu à 51 % par le malaisien Wah Seong Corporation Berhad) a obtenu mi-2011 l’autorisation d’occuper une réserve foncière de l’État d’une superficie de 180 000 ha, dont 40 000 ha dans la Sangha, pour une durée de vingt-cinq ans renouvelable. Ici, pas de « replantation », mais la création ex nihilo d’une vaste palmeraie. APS a donc commencé par les opérations de déboisement, avant de constituer des pépinières puis de procéder aux plantations proprement dites, à raison de 5 000 ha de nouvelles palmeraies par an. L’unité de transformation devrait être opérationnelle d’ici à 2017.