L’aîné de la famille, Jean Louis Billon s’est fait remarquer ces derniers mois par son franc-parler contre le parti unique [unifié], réunissant tous les partis dits houphouetistes, fortement souhaité, par le parti au pouvoir, le RDR du président Alassane Ouattara.
Ces prises de position de l’aîné des Billon contre le parti «unique», seraient-elles les causes de ce que certains observateurs n’hésitent pas à qualifier de “harcèlement” des entreprises de la famille ?
En effet, selon nos informations, depuis au moins une semaine, les opérations du groupe MOVIS seraient bloquées ou fortement contrariées au niveau du port d’Abidjan. Ces blocages «sans raisons apparentes», des activités de la structure dirigée par David Billon, coïncident ou font suite selon nos sources, à la décision du Bureau politique du PDCI-RDA, de ne pas aller au parti unifié avant la présidentielle de 2020.
Parti s’informer pour comprendre ce qui se passe, le DG David Billon, semble se heurter à un mur de silence. Ces démarches auprès des autorités portuaires sont restée vaines jusqu’à ce jour.
Notons enfin que plusieurs entreprises de la famille Billon, dont la SAPH [caoutchouc], ont subi récemment ou continuent de subir «des contrôles intempestifs», selon nos informations.
Movis était le seul candidat ivoirien pour la concession du second terminal à conteneurs d’Abidjan. Désormais, la PME n’a plus d’autre choix que de se repositionner.
Pour Movis, le coup est dur. Dans la bien nommée rue des Conteneurs, en plein port d’Abidjan, la PME ivoirienne se remet difficilement d’avoir échoué à l’appel d’offres pour la concession du deuxième terminal à conteneurs (TC2) d’Abidjan, remporté par le consortium APMT/Bolloré/Bouygues. Seul candidat local, Movis s’était associé à CMA CGM, Necotrans et ICTSI pour remporter la mise. « C’était le premier véritable appel d’offres car sur le TC1, il n’y en avait pas eu », rappelle David Billon, directeur général de Movis International. Plus qu’une simple défaite, l’événement pourrait peser lourdement sur l’avenir du manutentionnaire.
« Depuis quelques années et la première concession donnée à Bolloré, nous ne pouvons plus manutentionner à bord des navires, explique David Billon. Pour nous, derrière l’appel d’offres du TC2, il y avait un enjeu plus important : retrouver cette technicité fondamentale dans le métier de manutention portuaire. » Résultat : Movis n’a plus d’autre choix désormais que de se repositionner, sans savoir aujourd’hui précisèment vers quel métier. « Je ne sais pas ce que la Côte d’Ivoire veut faire pour aider à la conservation ou au développement de certains savoir-faire au niveau local, regrette David Billon. Au Nigeria, au Ghana, on tente de protéger les nationaux. »
Association
Présent au Sénégal, au Cameroun, au Liberia, au Ghana, au Mali, au Burkina Faso, au Tchad et en Côte d’Ivoire (ce pays représente toujours l’essentiel de ses activités), Movis affiche 100 millions d’euros de revenus pour 600 employés. Ses métiers vont de la manutention au transit en passant par la consignation, l’agence maritime et le transport. Détenu à 60 % par Sivom (famille Billon), Movis compte également à son tour de table un géant mondial de la logistique, Geodis, filiale du français SNCF présente dans près de 60 pays. La prometteuse association née en 2010 n’a malheureusement pas réellement porté ses fruits en termes d’activités. Crise ivoirienne oblige.
Jeune-Afrique