Très au fait des actualités politiques et économiques, Jean-Louis Billon ne manque pas de porter sa contribution dans la résolution de problématique portant sur l’économie régionale et même mondiale. Dans une contribution dénommée « Pour une stratégie portuaire africaine et ivoirienne » publiée sur son site internet l’ex ministre du Commerce a porté un regard critique sur les freins à la compétitivité des ports africains et apporté dans le même temps des solutions pour y répondre, principalement en ce qui concerne le port d’Abidjan.
S’il a salué les efforts consentis par les Etats africains avec des investissements de près de 50 milliards de dollars entre 2007 et 2017 et l’amélioration de dollars), et plusieurs initiatives dans le sens du développement du secteur, l’ex-ministre du Commerce, a regretté une faible participation du continent aux échanges commerciaux mondiaux. Une situation qu’il a expliquée par la prédominance des matières premières dans les exportations du continent, lesquelles sont transportées en vrac tandis que les produits manufacturés importés le sont essentiellement par container.
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« Ce retard s’expliquant notamment par le fait que l’Afrique a historiquement exporté quasi uniquement des matières premières (pétrole, cacao, huile de palme…) et importé des produits manufacturés venant d’Occident et d’Asie. Ce déséquilibre a d’ailleurs un impact très concret sur l’optimisation de l’utilisation des navires, puisque les matières premières brutes sont essentiellement transportées en vrac tandis que les produits manufacturés sont surtout transportés en container. », a-t-il expliqué reconnaissant une amélioration de la situation du fait de la diversification des économies locales qui, dira t-il, pourra être accompagnée par les ports.
Pour remédier à cette « inexploitation » des ports et contribuer à leur compétitivité, Jean-Louis Billon a fait des recommandations portant sur 4 principaux points. A savoir le développement des capacités portuaires, la facilitation de l’accès à un marché régional relié par des infrastructures de qualité à l’hinterland, la mise en avant de la stabilité règlementaire et politique pour rassurer les investisseurs et la coopération avec les ports des pays voisins pour « optimiser les flux commerciaux à destination du continent en fonction des capacités portuaires de chacun ».
La solution ivoirienne. Pour le cas spécifique de la Côte d’Ivoire, M. Billon a traduit tout son espoir dans la possibilité de faire d’Abidjan le hub portuaire de la sous-région bien que les performances portuaires ne soient pas, pour l’heure, à la mesure des capacités de l’infrastructure.
Pour y parvenir, il a énuméré plusieurs actions à initier tant au niveau de l’Etat que des acteurs du secteur privé. « D’importants investissements doivent être réalisés sur l’environnement du port (stockage, zone industrielle) comme sur les infrastructures liées à l’hinterland (rail, route). De plus, une meilleure mise en concurrence sur le port d’Abidjan et une réduction des coûts de manutention sont indispensables pour améliorer sa compétitivité. », a conseillé l’héritier de l’empire agro-industriel Sifca.
Avec linfodrome