Sud-africains, émiratis, britanniques… les investisseurs dans le secteur de l’immobilier n’ont pas peur des difficultés que vivent les pays africains exportateurs de pétrole et font de plus en plus confiance aux pays dépourvu de cette manne. Le rapport de l’expert britannique Knight Frank, une multinationale spécialisée dans les ventes, les locations, la gestion de patrimoines de propriétés trace les ambitions de tous ces investisseurs afro-optimistes….
Les répercussions de la chute des prix des matières premières ont été modérées sur le marché immobilier africain. Malgré la baisse du pouvoir d’achat dans les plus grands marchés africains, les grandes villes du continent ont pu drainer des investissements intérieurs et internationaux dans le secteur de l’immobilier. C’est l’analyse du Rapport Africa 2017 de Knight Frank, la multinationale basée à Londres spécialisée dans les ventes, les locations, la gestion de patrimoines de propriétés et de domaines. Selon le document publié récemment, les marchés immobiliers africains continuent de se développer malgré les récents défis auxquels font face certaines des économies dépendantes des matières premières. Evidemment, la différence dans les taux de croissance des pays exportateurs et des pays importateurs a généré de grandes variations dans la progression des investissements à travers le continent.
L’appétit des investisseurs pour l’immobilier s’est confirmé en 2016 avec l’annonce du spécialiste britannique des marchés émergents, Actis, qui avait levé 500 millions de dollars pour son troisième fonds immobilier africain, Actis Africa Real Estate Fund. Il s’agit là du montant le plus important qui a été levé pour un fonds immobilier privé axé sur l’Afrique subsaharienne en dehors de l’Afrique du Sud, et comprenant un engagement de la Government of Singapore Investment Corporation (GIC).
L’Afrique francophone apparaît sur les radars
En effet, un volume croissant de capitaux est destiné à l’investissement et au développement immobilier en Afrique subsaharienne. La tendance se manifeste à travers une série de nouveaux véhicules d’investissement lancés ces dernières années. Parmi les investisseurs montants dans le continent, les fonds sud-africains prennent de plus en plus de place dans les marchés de l’Afrique de l’ouest. Comme c’est le cas de fonds européens, chinois ou Arabe (surtout en provenance du golfe), ces investisseurs cherchent à diversifier leur portefeuille et se positionner sur des marchés dont la croissance n’est qu’à ses balbutiements. Les investisseurs sud-africains continuent à allouer d’importants volumes de capitaux en Afrique centrale et orientale, attirés par les rendements relativement élevés offerts dans cette région. Mais l’intérêt pour d’autres régions africaines se confirme de jour en jour. Parallèlement, une demande importante pour les biens immobiliers africains provient d’investisseurs du Moyen-Orient, qui préfèrent généralement des projets de développement à grande échelle plutôt que des investissements immobiliers directs.
Ce qui parait comme un souci pour le futur de la gouvernance locale représente une grande opportunité pour les acteurs du secteur de l’immobilier. En effet, la croissance rapide de la population et l’urbanisation sont les facteurs clés de l’activité du marché immobilier en Afrique subsaharienne. Sa population augmente plus rapidement que celle de toute autre région dans le monde. Le profil démographique dans la région est à la fois jeune et de plus en plus urbanisé, créant ainsi des opportunités de développement immobilier pour soutenir cette croissance.
Immobilier commercial, le moteur de la croissance
Pour le moment, c’est l’immobilier commercial qui sert de moteur pour la croissance du secteur. Il représente un axe majeur de l’activité de développement, ce qui a amené le concept du centre commercial à s’imposer de plus en plus dans les villes subsahariennes. Celle qui en draine le plus, n’est autre que Nairobi qui se transforme en un point chaud pour le développement de projets de « Mall », mais aussi de projets résidentiels.
La partie francophone de l’Afrique de l’Ouest n’est pas en reste. Les pays au nord du Nigéria apparaissent de plus en plus dans les radars des investisseurs dans ce secteur. L’arrivée de l’hypermarché français Carrefour à Abidjan, en Côte d’Ivoire, n’est qu’un début à cette nouvelle tendance. L’intérêt du groupe français pour la région n’a pas été uniquement encouragé par la réussite d’autres acteurs français dans d’autres secteurs dans la région. Le fait que Carrefour a également fait ses débuts sur le marché kényan en 2016, met en évidence une stratégie africaine globale pour ce groupe.
Parallèlement à la demande dans ces secteurs, les villes clés de la région sont actuellement insuffisamment approvisionnées pour l’espace d’entreposage moderne. Plusieurs grands parcs industriels et de logistique sont en cours d’élaboration dans le cadre de développements urbains plus vastes tels que la ville de Tatu du développeur d’infrastructure, Rendeavour près de Nairobi ou encore le parc Roma à Lusaka. Cela dit, le développement de ce type de projet devrait prospérer dans les années à venir à fur et à mesure que les dépenses gouvernementales en matière d’infrastructures reprennent.
Avec latribune