L’Etat tunisien envisage de porter le volume de ses échanges avec le reste de l’Afrique à 10% de l’ensemble de ses échanges d’ici 2020, a annoncé le président honorifique du Conseil d’Affaires tuniso-africain, Jaloul Ayed. Intervenant au Forum Tunisie-Afrique pour l’investissement et le commerce qui s’est tenu cette semaine, le responsable a souligné qu’il s’agissait d’une ambition stratégique pour la Tunisie.
La Tunisie affiche un intérêt grandissant pour le marché africain. Selon le président honorifique du Conseil d’Affaires tuniso-africain, Jaloul Ayed qui s’exprimait en marge du Forum Tunisie-Afrique pour l’investissement et le commerce qui a eu lieu cette semaine, le pays ambitionne de porter le volume de ses échanges avec le reste de l’Afrique à 10% de l’ensemble de ses échanges à l’horizon 2020.
Le responsable a indiqué qu’à ce jour, les échanges de la Tunisie envers l’Afrique ne dépassent pas les 2,4% et a dénoncé des entraves à l’accès aux marchés qui handicapent les entreprises tunisiennes.
« Les petites et moyennes entreprises (PME) sont plus confrontées à des obstacles en matière d’accès au marché africain vu des difficultés de financements outre des défaillances en relation avec l’élaboration des études nécessaires », a déclaré Jaloul Ayed.
Au forum auquel il a participé, les participants ont pu identifier quelques-unes de ces entraves au rang desquelles on citera, les procédures administratives complexes, l’absence ou l’insuffisance de données sur les marchés africains en plus de l’absence d’une plateforme logistique et la faiblesse des moyens de transport entre les pays africains.
Pour remédier à ces difficultés et parvenir à atteindre la part de 10% visée en 2020, les participants au forum se sont voulus tout aussi précis. Ils proposent le renforcement des fonds de financement d’investissements en Afrique, le développement et la modernisation des services d’assurance sur le continent et la consolidation du partenariat entre les secteurs public et privé outre le lancement d’un fonds de garantie et de couverture financière au profit des entreprises installées en Afrique.
Mais déjà pour tenter de trouver une solution à l’insuffisance des moyens de transport, en septembre 2017, le ministre tunisien de l’industrie et du commerce Zied Laadhari avait annoncé l’établissement d’une nouvelle ligne maritime devant relier son pays à l’Afrique de l’ouest ou l’Afrique australe en passant par le Maroc. Un projet confirmé ce mercredi dans un communiqué du ministère tunisien du transport.
Très faible taux d’échange interafricains
La faiblesse des échanges entre la Tunisie et le reste de l’Afrique n’est pas surprenant. Il est symptomatique d’une faiblesse globale des échanges interafricains. Selon les données de la Banque africaine de développement (BAD), le secteur bancaire soutient le tiers de l’activité commerciale en Afrique dont 20% uniquement de ce tiers concernent le commerce interafricain. Pire, comme le rappelle Mustapha Sow, directeur à la Banque d’affaires SF Capital du Sénégal, l’Afrique est le continent qui détient le taux d’échanges commerciaux intra-communautés le plus faible au monde.
« Actuellement, les échanges interafricains ne représentent que 15% du volume global des échanges internationaux contre 63% pour l’Europe, 52% pour l’Amérique et 50% pour l’Asie », a-t-il souligné. Quant à la sous-région d’Afrique du nord, elle aussi détient le plus faible taux d’intégration par rapport à toutes les autres régions du continent avec 5% contre 7% en Afrique de l’est, a précisé le patron de la BAD pour l’Afrique du Nord, Mohamed El Azizi.
Avec latribuneafrique