Quand les relations se dégradent dans un service, le manager qui détient l’autorité sur ses collaborateurs doit intervenir et jouer les juges-arbitres.
INSPIRER LA CRAINTE
Fondamentalement, “l’homme est un loup pour l’homme”, écrivait le poète latin Plaute (254-184 av. JC), bien avant que la maxime ne soit popularisée par Hobbes (1588-1679). Pour le philosophe, nous avons tous une disposition naturelle à guerroyer les uns contre les autres, chacun cherchant à inspirer la crainte aux plus faibles et à fuir l’animosité des plus forts. C’est même pour cette raison, suivant Hobbes, que l’être humain a inventé la loi et le contrat social : en déléguant une part de sa liberté à une autorité commune, il se protège de ses semblables.
L’homme est un loup pour l’homme, Thomas Hobbes, Du citoyen, 1642.
L’AUTORITÉ FAIT LA LOI
Il existe bien, selon Hobbes, un précepte naturel que chacun peut découvrir par lui-même : on ne doit pas faire à autrui ce qu’on ne souhaite pas subir. Mais cette affirmation ne devient une loi effective qu’à partir du moment où un souverain l’impose et constitue un droit sur cette base. “C’est l’autorité et non la vérité qui fait la loi”, résume Hobbes dans le Léviathan (1651). Pour cette raison, un manager devrait élaborer un code de conduite en accord avec ce principe, veiller en permanence à ce qu’il soit respecté et ne pas hésiter à sanctionner les écarts.
Attention cependant à être soi-même irréprochable, car Hobbes estime qu’un citoyen est fondé à destituer un souverain légiférant contre ses intérêts vitaux. Concrètement, lorsqu’une hiérarchie impose des cadences infernales, une pénibilité mortifère ou encore un stress générant des burn-out, les salariés auraient le droit de résister par la force.
Avec capital