Pour une fois que nous pouvons parler d’un homme politique sans plonger dans un univers de magouilles, petites phrases mesquines et de guéguerres partisanes, ne nous gênons pas. L’exploit technique réalisé par l’équipe entourant Jean-Luc Mélenchon fera date. Malgré certains risques, comme une rupture de signal par exemple, laissant en pan des milliers de spectateurs il est probable que d’autres politiciens s’essaieront à ce type d’exercices holographiques. C’est indéniablement un exploit technologique mais, dans le même temps, Jean-Luc Mélenchon inaugure une ère du tout virtuel en matière d’élections.
Le dimanche 5 février, le candidat aux prochaines élections présidentielles Jean-Luc Mélanchon a effectué un meeting à deux endroits de manière simultanée. Alors que cet événement a fait le tour des médias internationaux, il est intéressant de se rappeler la manière dont fonctionne un hologramme.
L’hologramme utilisé par Jean-Luc Mélanchon afin d’assurer un meeting à la fois à Paris et à Lyon aurait coûté entre 30 et 40 000 euros et ceci a été rendu possible par la société Adrenaline Studio. C’était un « dédoublement » onéreux, mais qui aura fait son effet auprès de ses partisans de La France insoumise, de la sphère politique en général ainsi que des médias étrangers comme le journal portugais Observador qui disait à ce propos que : « Le candidat Jean-Luc Mélenchon n’a pas manqué l’occasion de se faire remarquer pour son entrée dans la campagne présidentielle. »
Le mot « holographie » vient du grec (« holos » = en entier, « graphein » = écrire). L’hologramme est très différent d’une simple photographie puisque ce dernier enregistre le volume en plus des formes et des couleurs.
Un faisceau laser est divisé en deux rayons par le biais d’un miroir réfléchissant. Ensuite, un de ces rayons est dirigé sur une plaque spéciale tandis que le second vise l’objet à reproduire avant d’être réfléchi sur cette même plaque. La plaque photosensible se chargera de reproduire le volume grâce aux interférences qui se produisent entre les deux ondes.
À l’instar de la photographie, il faut par la suite « développer » le film et celui-ci, éclairé par le même laser, fera ressortir l’image de la plaque, une prouesse possible par diffraction de la lumière. Voici une infographie résumant le fonctionnement d’un hologramme :
L’holographie a été créée par le physicien hongrois Dennis Gabor en 1948. Il la qualifiait de « reconstruction par front d’ondes ». Malgré cette ancienneté, la technique n’a jamais été démocratisée auprès du grand public tout simplement parce que cette dernière est très onéreuse à produire.