Sophie est à la tête d’une agence de communication. Tous les mois, elle nous fait partager son quotidien et nous dévoile les coulisses, parfois roses, parfois grinçantes, de la vie de patron. Elle nous conte ici la difficulté d’être un bon manager de proximité dans une petite entreprise.
Lorsqu’on dirige une business unit dans une multinationale, on peut choisir, pour tracer sa voie et faire carrière, de jongler avec différentes postures selon que l’on s’adresse à son N-1, à son N+1, voire à son N+10. Et ce, en s’appuyant sur une place définie par une organisation, un organigramme, un millefeuille de responsabilités plus ou moins diluées. Dans une TPE, c’est différent. Le boss concentre souvent à lui tout seul toutes les responsabilités du N+1 au N+10 : en fait, le P de patron l’emporte sur tous les N. La preuve : si le patron change, la boîte change. Résultat : on en arrive parfois à oublier l’un des premiers principes du management, celui qui conseille de ne pas mettre trop d’affect au travail…
Car on travaille, la plupart du temps, dans un esprit un peu clanique, voire familial. Normal : on passe souvent plus d’heures avec son équipe qu’avec sa famille. Le stress et la pression font naître aussi bien les larmes du découragement que les fous rires nerveux qui succèdent à la fatigue. Et, quand on est si peu nombreux, la confiance est indispensable et va fréquemment de pair avec l’attachement. Bien sûr, comme partout, les process règlent l’activité. Mais manager dans la proximité s’avère bien plus complexe qu’il n’y paraît. Nos employés ne sont pas des exécutants dont la valeur se calcule en charges patronales. Loin de là !
Pourtant, parfois, quand les difficultés s’amoncellent, que la tension monte, recadrer avec justesse et recentrer sur l’essentiel s’impose. Nous ne sommes pas dans le monde merveilleux des Bisounours. On est dans la vie de l’entreprise et dans la vie tout court. Dans ces moments-là, le manager est imparfait, hésitant. Et il peut se tromper. Manager n’est pas une science exacte. La seule conviction que j’ai, et que nous partageons avec mes collaborateurs, c’est que nous sommes une équipe soudée, dotée de la même envie d’avancer et de nous dépasser. Et que le premier commandement du manager devrait être, quelle que soit la taille de la boîte où il évolue : écoute… et entends ce que ceux qui travaillent avec toi et pour toi ont à te dire.
Avec capital