La croissance économique des villes africaines d’ici à 2030 sera plus importante que dans les autres régions du monde selon le cabinet Oxford Economics, qui a publié un classement des 15 premières villes africaines en 2030. Johannesburg sera toujours la ville la plus riche du continent, mais Libreville sera la plus riche en termes de revenu par habitant.
Depuis 2000, la croissance économique annuelle moyenne sur le continent africain avoisine les 5 %. Selon les prévisions du cabinet britannique Oxford Economics, cette tendance devrait se poursuivre et la croissance du PIB africain entre aujourd’hui et 2030 sera plus importante que dans les autres régions du monde. Avec une croissance particulièrement rapide, Dar es-Salaam, en Tanzanie, et Luanda, en Angola, rejoindront le club des géants économiques urbains africains aux côtés du Cap et de Johannesburg.
À mesure que l’économie et la population croissent, l’Afrique s’urbanise à un rythme plus rapide que les autres continents. L’étude publiée le 8 novembre par le cabinet couvre les 96 villes (43 pays) les plus significatives du continent en termes d’économie et de population. Aujourd’hui les villes les plus importantes contribuent à hauteur de 36 % (700 milliards de dollars) au PIB africains. D’ici à 2030, cette contribution devrait plus que doubler pour atteindre 1 700 milliards de dollars, estime le rapport.
Population
51 des 96 villes étudiées observeront une croissance de leur population de plus de 50 %. Avec 25 millions d’habitants, Lagos, la capitale économique du Nigeria, sera de loin la ville la plus peuplée du continent en 2030.
Dar es-Salaam observera quant à elle la plus importante croissance du nombre de ménages appartenant à la classe moyenne émergente (entre 5 000 et 20 000 dollars de revenu par an). À Johannesburg – classée première ville en 2030 en termes de PIB -, la croissance concernera surtout les ménages riches (plus de 70 000 dollars par an), qui seront au nombre de 475 000 en 2030 selon les prévisions de l’étude. En termes de revenu par habitant, l’Afrique du Sud classe six de ses villes parmi les 15 plus importantes en 2030. Mais en première position on retrouve Libreville, la capitale gabonaise.
Consommation
Les premières villes africaines représentent un important foyer de consommation. Le revenu disponible des ménages augmentera en moyenne de 5,6 % par an et le pouvoir d’achat total devrait passer de 420 à 1 000 milliards de dollars. Cette croissance du pouvoir d’achat devrait s’accompagner d’une redistribution des revenus à travers le continent, qui augmenteront de manière plus importante en Afrique subsaharienne – auparavant en retard – qu’en Afrique du Nord et en Afrique du Sud. Des villes come Johannesburg ou Le Caire, aujourd’hui plus développées, verront leurs pouvoirs d’achat agrégés doubler tandis que les dépenses dans des villes telles qu’Abuja, la capitale nigériane, ou Huambo, en Angola, seront en 2030 jusqu’à cinq fois plus importantes qu’aujourd’hui.
Dans l’ensemble des villes étudiées, les dépenses de consommation qui augmenteront le plus rapidement seront les dépenses culturelles et de loisirs (291 % d’ici à 2030) et les dépenses liées au secteur des services d’une manière générale. Mais l’alimentation restera de loin la plus importante catégorie de dépenses.