La Guinée est le deuxième pire pays au monde où faire les affaires, selon le classement annuel de la revue américaine « Forbes ».
En 2014, la Guinée se trouvait en queue de peloton. Cette fois-ci, elle se trouve devant le Tchad, 144e du classement, soit premier des pires pour les affaires. Le Tchad ( 144e), la Guinée ( 143e), la Libye ( 142e) et Haïti (141e) forment le top 4 des pires pour les affaires. Alors que sur le podium des meilleurs, on trouve Danemark (1er ), Nouvelle-Zélande (2e), Norvège (3e), Irlande (4e), Suède (5e).
Les rédacteurs de «Forbes» ont évalué 144 pays d’après 11 indicateurs différents : droits de propriété, l’innovation, les taxes, la technologie, la corruption, la liberté (personnelle, commerciale et monétaire), la bureaucratie, la protection des investisseurs et la performance du marché boursier. Chaque catégorie a été pondérée de façon égale.
Les donnés de Forbes proviendraient de rapports publiés par des organisations comme Freedom House, la Fondation du patrimoine, droits de propriété de l’Alliance, Transparency international, la Banque Mondiale…
Un travail « biaisé »
« Si vous comparez le classement de Forbes en 2014 au rapport de cette année – dans un contexte marqué par Ebola et quelques crises sociopolitiques – vous comprendrez qu’il y a eu beaucoup d’évolution », a réagi Ansoumane Bérété, ancien directeur de la communication de l’APIP (Agence pour la Promotion de l’Investissement Privé ). Pour cet ancien de l’APIP, le classement de Forbes est à relativiser, et surtout à le confronter à d’autres rapports, notamment le Doing Business de la Banque Mondiale. « Le magazine Forbes est bien sûr une des références, mais il faut surtout voir la tendance. Elle évolue vraiment. Et cela, sur la base des critères très objectifs. Si vous prenez le rapport Doing Business de la Banque Mondiale qui est la première référence pour ce qui est de l’évolution du climat des affaires, vous comprendrez qu’il y a une très bonne progression depuis 2011 », a apprécié Bérété.
Gabriel Curtis, Directeur général de l’APIP, fait la comparaison : « Je pense que le Doing Business est plus proche de la réalité. Car il s’appuie non seulement sur des chiffres, mais il prend en considération l’avis de ceux qui sont sur le terrain en Guinée. Je pense aussi que le Doing Business a une methodologie de travail beaucoup plus complexe que Forbes. Parce que Forbes prend 11 indicateurs auxquels il donne la même pondération, et s’appuie sur des indicateurs moins quantifiables. Je pense par exemple à la corruption, à la liberté. Donc, je pense que le rapport du Doing Business reflète mieux la réalité du terrain… » Pour Curtis, la méthodologie de Forbes est un peu plus biaisée.
Le Doing Business de la Banque Mondiale couvre 189 pays au lieu de 144 de la revue Forbes. Le dernier classement du Doing Business classe la Guinée 165e sur 189 pays. Il y a trois ans, la Guinée était 179e.
avec guineenews