La filiale africaine du groupe franco-suisse LafargeHolcim continue sa restructuration en absorbant deux de ses entreprises qui opéraient toujours sous leurs propres marques. L’enjeu est de réduire les coûts et de doper la croissance pour éponger les pertes encaissées en 2016 mais surtout pour faire face à la déferlante Dangote.
Pour consolider sa position dans le marché africain devant la déferlante du groupe Dangote, Lafarge Africa poursuit sa restructuration. Le Conseil d’administration de la filiale du groupe mondial LafargeHolcim vient d’approuver l’absorption de deux opérateurs qu’elle détient pour les unifier sous sa bannière. Il s’agit de la United Cement Company of Nigeria Limited (Unicem) qui détient la troisième plus grande usine de ciment au Nigéria et Atlas Cement Company Limited (Atlas). Malgré le fait qu’elles soient acquises par Lafarge depuis quelques années, leurs marques ont été maintenues au vu de leur réussite au niveau de leurs régions respectives.
Selon le management de la filiale africaine du groupe franco-suisse, l’idée derrière cette restructuration est de consolider les activités de LafargeHolcim sur le continent pour simplifier sa structure de propriété et ses opérations. La stratégie ne date pas d’hier. Elle a été adoptée trois ans auparavant, au lendemain de l’annonce de la fameuse fusion des groupes Lafarge et Holcim au niveau mondial. L’idée est de reproduire, plus ou moins, le même schéma en Afrique en combinant les filiales nigériane et sud-africaines de Lafarge qui seront, par la suite, baptisées Lafarge Africa. Le groupe avait annoncé, il y a deux ans, que l’opération devrait générer des synergies économiques de 9 milliards de nairas d’ici 2018 dans le pays le plus peuplé d’Afrique.
En tout cas, le marché boursier de Lagos a bien réagi à l’annonce. Les actions de Lafarge Africa ont progressé de 1,69% lundi, ce qui représente une hausse de 44 % cette année, valorisant la cimenterie à 329,2 milliards de nairas, soit l’équivalent de 902,3 millions de dollars.
Objectif: concurrencer Dangote !
L’opération permettra la consolidation des activités du groupe en Afrique mais aussi de réduire ses coûts et, ainsi accélérer la croissance. En même temps, il est également question de faire face à l’offensive du numéro un nigérian, Dangote Cement. L’entreprise de l’homme le plus riche d’Afrique continue de conquérir les parts de marché pendant qu’elle investit lourdement dans sa productivité.
Au premier semestre de l’année en cours, les revenus des activités du groupe Dangote au Nigeria ont augmenté de 34,5% par rapport aux six précédents mois pour s’établir à 291,4 milliards nairas. Lafarge Africa Plc, quant à elle, avait annoncé le mois dernier un bénéfice après impôts de 19,73 milliards de nairas pour la même période. Si elle a, à peine, récupéré de sa perte de de 30 milliards pour la période correspondante de 2016, elle reste loin derrière ce qu’elle considère comme son rival sur le marché africain. Pour mieux s’y préparer, Lafarge Africa est entrain de lever 140 milliards de naira en capitaux propre et prévoit de convertir certains prêts en actions. Sa société mère, LafargeHolcim avait exprimé sa volonté de participer à cette augmentation de capital pour éviter de diluer sa participation de près de 71,4 %.
Avec latribuneafrique