Le président chypriote Nicos Anastasiades et le président russe Vladimir Poutine viennent de signer à Moscou toute une série d’accords renforçant leur coopération notamment économique et militaire.
Des bateaux militaires russes accostent régulièrement dans les ports chypriotes. Le nouvel accord entérine donc une situation existante, mais ne va pas aussi loin que l’espérait Moscou. L’éventualité de l’ouverture d’une base militaire russe sur l’île de Chypre avait récemment fait les gros titres à Nicosie.
L’ambassadeur britannique, dont le pays possède deux bases sur place, avait même haussé le ton de manière très inhabituelle, demandant au gouvernement chypriote de revoir ses rapports avec Moscou à la lumière des politiques européennes.
L’accord ne mentionne pas non plus la demande de Moscou de voir son aviation utiliser la base militaire de Paphos déjà accessible à plusieurs pays dont la France. Moscou cherche donc toujours un port d’ancrage dans la région, qui puisse se substituer à sa base de Tartous en Syrie.
Outre cet accord, les deux pays ont renforcé leur coopération en matière de lutte contre l’évasion fiscale. Le Kremlin exige davantage de transparence de la part des milliers d’entreprises russes domiciliées à Chypre.
Moscou et Nicosie ont également signé un important dispositif de lutte contre le terrorisme qui se traduira par des échanges d’informations et d’expériences.
Les deux pays orthodoxes entretiennent des relations particulièrement fortes, les investissements russes, près de 30 milliards d’euros, représentent plus des trois quarts des investissements étrangers à Chypre.
Et le président Anastasiades s’est fortement mobilisé contre les sanctions européennes à l’encontre de Moscou dans le dossier ukrainien.
Pme pmi magazine avec RFI