La victoire des séparatistes catalans aux élections régionales devrait peser sur l’euro durant cette dernière séance avant le long week-end de Noël. Hier, Wall Street a terminé en hausse au lendemain du vote par le Congrès américain de réductions d’impôts susceptibles de doper les bénéfices des entreprises et alimenter des rachats d’action. Mais, en même temps, un vote in extremis, hier soir, a permis d’éviter que les administrations publiques ne ferment aux Etats-Unis, les parlementaires votant des financements temporaires pour l’Etat fédéral. Aux Etats-Unis où “La dette publique est passée de 30 % du PIB dans les années 2000, à 105 % soit $ 20 000 milliards en 2017 et les projets de Trump devraient la grossir encore de plus de $ 5 000 milliards d’ici à dix ans, selon le Comité du budget”, rapporte Les Echos.
Côté pétrole, les cours ont terminé hier soir à New York en hausse, tiraillés entre un repli plus fort que prévu des stocks hebdomadaires de brut aux Etats-Unis et l’annonce du redémarrage en janvier de l’oléoduc pétrolier et gazier de Forties (450 000 bj).
CACAO – CAFÉ – CAOUTCHOUC – COTON – HUILE DE PALME – RIZ – SUCRE
CACAO
Une semaine pour rien à Londres alors que la trêve des confiseurs s’amorce ! La tonne de cacao a terminé hier soir sur la place britannique à £ 1 407, inchangée par rapport à la clôture de vendredi dernier, mais New York clôturait en baisse sur la semaine à $ 1 863 contre $ 1 877 vendredi dernier.
On ne manque pas de cacao, notamment chez le n°1, la Côte d’Ivoire même si les arrivages aux ports sont en baisse sur l’année dernière, année exceptionnelle, alors que les transformateurs ne sont guère à l’achat. Du début de la campagne 2017/18, le 1er octobre, au 17 décembre, les arrivages en Côte d’Ivoire ont totalisé 662 200 t contre 750 000 t sur la même période la campagne précédente, estiment les exportateurs.
Au Cameroun, les cacaoculteurs connaissent une situation très difficile face à des cours internationaux qui ne cessent de baisser, le prix garanti au planteur n’étant plus de mise depuis plusieurs années. En outre, côté volumes, le 5ème producteur mondial enregistrerait une baisse de 20% des arrivages portuaires depuis le démarrage de la campagne en août, par rapport à la même période la campagne dernière, selon les estimations des exportateurs.
Côté entreprises, Nestlé devrait vendre ses activités confiseries aux Etats-Unis au premier trimestre 2018, suite à une étude menée cette année afin d’améliorer les performances du groupe. Rappelons qu’aux Etats-Unis, Nestlé est n°4 derrière Mars, Hershey et Mondelez International. “Notre examen stratégique nous à conduit à décider de céder ces activités et une procédure de vente énergique, que nous prévoyons de conclure durant le premier trimestre 2018, est actuellement en cours“, a précisé un porte-parole hier.
L’Arabica sur le marché à terme de New York a clôturé à $ 1,2225 la livre (lb) contre $ 1,2075 vendredi dernier, tandis que le Robusta chutait à $ 1 705 en fin de séance hier sur le marché à terme de Londres parti de $ 1 723 en fin de semaine dernière.
Le département américain de l’Agriculture (USDA) estime la production mondiale à 159,9 millions de sacs de 60 kg (Ms) en 2017/18 face à une consommation qui attendrait le record de 158,5 Ms. La production au Brésil serait de 51,2 Ms (56,1 Ms en 2016/17), en légère baisse par rapport à ses estimations précédentes (52,1 Ms), l’Arabica étant prévue à 38,8 Ms et le Robusta à 12,4 Ms. Les estimations de production au Vietnam ont été revues à la hausse par l’USDA, n°1 du Robusta, à 29,9 Ms en 2017/18 (26,7 Ms en 2016/17), ses prévisions initiales étant de 28,6 Ms.
Pour sa part, l’agence gouvernementale Conab estime à 12,5% la baisse de la production brésilienne en 2017, année basse du cycle bisannuel des Arabica. La production totale caféière a été de 44,97 Ms contre 51,37 Ms la campagne précédente. L’Arabica, qui représente les trois-quarts de la production brésilienne, a vu sa récolte chuter de 21,1%, à 34,25 Ms, les rendements moyens étant tombés de 19%. En revanche, les Robusta ont fait un bond de 34%, à 10,72 Ms grâce aux pluies qui sont tombées sur les zones de production après plusieurs années de sécheresse. Une bonne nouvelle pour l’industrie locale de café soluble qui, cette année, a manqué de matière première, le Robusta (lire nos informations).
En Asie, les marchés ont été calmes cette semaine, la demande commençant à diminuer à quelques jours des fêtes de Noël. Côté offre, la récolte au Vietnam va bon train, les conditions météorologiques étant bonnes. Le négoce estime que 80 à 85% de la récolte dans la ceinture caféière des Central Highlands est achevée, un ensoleillement régulier ayant facilité les opérations de séchage des grains. En revanche, la faiblesse des prix aurait impacté le transport du café de cette région productrice majeure des Central Highlands aux ports. Dans la province de Daklak, les caféiculteurs ont vendu leur café au même prix que la semaine dernière, entre 36 500 et 37 000 dongs (€ 1,36-1,37) le kilo contre 36 000 et 37 000 la semaine précédente, suivant en cela le manque de dynamisme du marché à terme de Londres qui cote le Robusta. A l’export au Vietnam, le Grade 2, 5% brisures et grains noirs, s’est vendu avec une décote de $ 50 à $ 70 la tonne sur Londres contre $ 50-75 la semaine précédente.
En Indonésie, le Robusta s’est vendu à prime de $ 150 la tonne sur l’échéance mars à Londres, selon un trader interrogé par Reuters.
Quant à 2018, en Colombie, la production est estimée baisser de 20% au premier semestre, estime la Fédération des planteurs, en raison des fortes pluies qui sont tombées dans les zones de production durant la période de floraison en juillet août et septembre. La production est déjà estimée baisser du tiers durant ce quatrième trimestre qui s’achève. Rappelons que le pays a produit 6,37 Ms au premier semestre. Sur l’ensemble de l’année, la production serait de 13,8 à 13,9 Ms, juste en-deçà des 14 Ms attendus. Pour mémoire, le pays a produit 14,2 Ms en 2016.
En Tanzanie, la production devrait baisser durant la prochaine campagne, suite à la sécheresse prolongée dans les principales zones caféicoles que sont le Kilimandjaro, Arusha, Tanga, Morogoro, Mbeya, Ruvuma, Iringa, Kigoma et Kagera, a déclaré le Tanzania Coffee Board mardi. Ainsi, en 2017/18, la production est estimée à 43 000 t contre 50 000 t en 2016/17, estime Primus Kimaryo, faisant office de directeur général du Board. Le café, rappelle-t-il, a rapporté $ 135 millions en devises au pays en 2015/16. Le Board qui, cette campagne, forme les producteurs à des pratiques culturales résistantes aux aléas climatiques et qui cherche aussi à diversifier ses débouchés qui actuellement sont principalement l’Allemagne, le Japon, l’Italie, la Belgique et la France. Rappelons que la Tanzanie est le quatrième producteur africain derrière l’Ethiopie, l’Ouganda et la Côte d’Ivoire ; le café représente 5% de ses exportations totales et 24% de ses ventes agricoles.
Côté entreprises, en Corée du Sud, la franchise Ediya Coffee sera introduite en bourse à compter de juin 2018. Elle sera côtée sur le Kospi. Au Mexique, la chaîne de restaurant CMR (Olive Garden, Red Lobster, Chili’s) est entrée en partenariat avec Nestlé afin d’opérer des cafés sous l’enseigne Nescafé. En Israël, la chaîne discount de café, Cofix, a annoncé lundi vouloir s’étendre fortement sur les marchés russe et européen en 2018. D’ores et déjà, en cette fin 2017, elle compte 39 magasins à Moscou et 4 à St Petersbourg ; son ambition est d’atteindre 180 boutiques d’ici fin 2018. Cofix a été lancée en 2013 après des protestations massives contre la vie chère en Israël.
Si les cours du caoutchouc ont rebondi lundi, les inquiétudes sur la demande pèsent toujours sur le marché. Jeudi, le contrat de mai a clôturé en baisse de 0,7% sur le Tokyo Commodity Exchange (Tocom) à 206,4 yens ($1,82) le kilo mais au-dessus de la clôture de vendredi dernier (204,8 yens le kilo). Le contrat de mai sur le marché à terme de Shanghai a chuté jeudi de 95 yuans à 14 365 yuans ($2 186) la tonne en légère baisse par rapport à vendredi dernier (14 415 yuans la tonne).
Les trois principaux exportateurs de caoutchouc, la Thaïlande, l’Indonésie et la Malaisie, se sont mis d’accord aujourd’hui lors de la réunion de l’International Tripartite Rubber Council (ITRC) sur une réduction de leurs exportations de 350 000 tonnes d’ici à mars 2018.
En Thaïlande, le Natural Rubber Policy Committee a approuvé jeudi dernier de nouvelles mesures pour lutter contre la faiblesse des prix du caoutchouc, dont de nouveaux prêts pour un montant de 20 milliards de baths ($610,4 millions) pour les entrepreneurs qui sont d’accord pour acheter et stocker le caoutchouc.
Au Vietnam, les exportations de caoutchouc se sont élevées à plus de 1,2 million de tonnes (Mt) de janvier à novembre 2017, en hausse de 8,4% par rapport à la même période en 2016. En valeur, elles ont progressé de 39% à plus de $2 milliards. En moyenne, le prix moyen à l’exportation a augmenté de 32,6% en glissement annuel. Selon les prévisions, les exportations nationales de caoutchouc devraient atteindre 1,3 Mt en 2017, pour un chiffre d’affaires de $2,3 milliards.
Les stocks dans les entrepôts surveillés par le Shanghai Futures Exchange en Chine ont progressé de 3,5% vendredi dernier par rapport à la semaine précédente.
Le coton est toujours haussier en cette fin d’année. Les cours ont bondi de 3% jeudi soutenu par les achats de spéculateurs et les chiffres des ventes à l’exportation aux Etats-Unis. Le contrat de mars a clôturé à 77,94 cents la livre, après avoir atteint un sommet de 78 cents la livre, et progressent encore par rapport au plus haut atteint vendredi dernier à 76,45 cents la livre où le coton avait gagné 3% dans la semaine.
Goldman Sachs a relevé à la hausse ses prévisions du prix du coton à 75 cents la livre contre 70 cents précédemment.
La production de coton en Chine a mis fin à une baisse de quatre ans en augmentant de 2,7% en 2017 à 5,49 millions de tonnes (Mt), selon le Bureau national des statistiques (BNS). Une hausse de 142 000 tonnes consécutive à une progression de 7,3% des rendements, les superficies ensemencées ayant diminuées de 4,3% à 3,23 millions d’hectares. La principale région productrice, le Xinjiang, contribue à 74,4% de la production nationale, en hausse de 7,1%.
L‘Ouzbékistan envisage de créer sa propre plate-forme spécialisée pour le commerce électronique de la fibre de coton. Le président Shavkat Mirziyoyev a ordonné à l’Agence nationale pour la gestion de projet, au ministère de l’Economie et à la société cotonnière Uzpahtasanoat de formuler des propositions sur la création d’une telle plate-forme au 1er février 2018.
En Afrique de l’Ouest, la production de coton a progressé de 5% pour atteindre 4,685 millions de balles (480 lb) en 2017/18 contre 4,458 millions de balles en 2016/17. Le Mali redevient le premier producteur de coton de l’Afrique de l’Ouest, devant le Burkina Faso (cf. nos informations).
Au Burkina Faso, dans le cadre de l’Initiative irrigation au Sahel, la Société financière internationale (SFI) et la Banque mondiale, en partenariat avec la Société burkinabè des fibres textiles (Sofitex), vont accorder aux cotonculteurs des financements et une formation aux techniques de gestion des eaux souterraines, de récupération des eaux pluviales et d’irrigation (cf. nos informations).
Par ailleurs, la Soditex a bénéficié d’un financement de €107 millions de l’International Islamic Trade Finance Corporation (ITFC), membre du Groupe de la Banque islamique de développement (cf. nos informations).
L’huile de palme évolue toujours en eaux troubles. La faiblesse des exportations, et donc de la demande, mais aussi des autres huiles végétales, et des stocks élevés pèsent sur le marché. Tandis que la variation du ringgit influence aussi les cours.
Le contrat de mars a clôturé jeudi sur la Bursa Malaysia Derivatives Exchange en baisse de 2% à 2 449 ringgits ($600,83) la tonne, un niveau au-dessous de la clôture de vendredi dernier à 2 518 la tonne.
Les exportations d’huile de palme de Malaisie ont chuté de 2% entre le 1er et le 20 décembre par rapport à la même période le mois dernier, selon les données d’Intertek Testing Service. Toutefois, par rapport au début du mois la chute des exportations est moins importante (entre -16 et -22% sur les dix premiers jours de décembre), et la production d’huile de palme devrait baisser en décembre. Autant d’éléments qui pourraient soutenir les cours.
Les prix du riz en Inde ont légèrement augmenté cette semaine, soutenus par la hausse de la roupie, tandis que la demande d’exportation en Thaïlande et au Vietnam a ralenti avant les vacances de Noël et du Nouvel An.
Chez le premier exportateur, l’Inde, les prix du riz étuvé 5% ont progressé de $2 à $418-$421 la tonne. « Les prix à l’exportation ont légèrement augmenté pour compenser l’impact de la hausse de la roupie », a déclaré un exportateur basé à Kakinada dans l’Etat d’Andhra Pradesh, dans le sud du pays. Le taux de change dollar / roupie a atteint son niveau le plus élevé en trois mois plus tôt cette semaine, faisant grimper les prix du riz en dollars et réduisant considérablement les ventes des exportateurs étrangers. Les achats agressifs du gouvernement et la demande d’exportation du Bangladesh ont également soutenu les prix, a déclaré un autre exportateur basé à Kakinada.
En Thaïlande et au Vietnam, deuxième et troisième exportateurs de riz au monde, la demande devrait rester faible jusqu’au début de l’année prochaine. « Le mois prochain, des accords avec les pays africains ainsi qu’avec l’Indonésie et les Philippines, devraient intervenir. D’ici là la demande et les prix devraient rester constants », a déclaré un négociant basé à Bangkok.
Le prix du Thaï 5% de la Thaïlande se situait à $390-$398 contre $390-$400 la tonne la semaine dernière. Cependant, certains commerçants, citant une baisse des approvisionnements due à la fin de la saison des récoltes, étaient optimistes quant au fait que le gouvernement interviendrait avec des subventions lorsque de nouvelles récoltes arriveraient sur le marché.
Au Vietnam, le Viet 5% se situait à $390-$395 la tonne contre $390-$400 la semaine dernière. « La fourchette de prix de la semaine pour le riz vietnamien s’est resserrée, mais les échanges étaient encore minces, car les prix demeuraient encore élevés », a déclaré un négociant à Ho Chi Minh-Ville. Un autre trader a attribué la faiblesse du commerce à la faible demande des grands importateurs comme la Chine et les pays africains.
La FAO a revu à la hausse sa prévision de production mondiale de riz paddy de plus 2,1 millions de tonnes (Mt) à 756,7 Mt en 2017 suite à l’amélioration des perspectives de récolte en Chine, au Myanmar et aussi au Pakistan, aux Philippines et au Sierra Leone.
En Afrique, les perspectives de la FAO indiquent que la production de riz en 2017 dépassera de 1 % le record historique de 2016 pour atteindre 31,1 millions de tonnes (Mt). Des précipitations généralement favorables jusqu’en septembre ont permis aux producteurs de la plupart des pays d’Afrique de l’Ouest de réagir à des prix attrayants et à des programmes d’aide publique en augmentant les semis. Les perspectives sont également positives pour l’Égypte, compensant largement les contractions au Burkina Faso, en Gambie, au Niger et, en particulier à Madagascar et en Tanzanie, où les cultures ont été altérées par les pluies irrégulières.
Finalement, sur 2017, le sucre roux aura perdu 24% de sa valeur, sa plus forte baisse depuis 2001, même si cette semaine, il s’est plutôt bien tenu. Il a terminé sur le marché à terme de New York à 14,77 cents la livre (lb) hier soir, après avoir touché en cours de séance 14,82 cents, son niveau le plus élevé depuis le 6 décembre. Le sucre blanc, quant à lui, a clôturé à $ 386,90 la tonne. Vendredi dernier, ils étaient, respectivement, à 13,66 cents et $ 360,50 la tonne.
Le gouvernement brésilien a révisé à la baisse ses prévisions de production de canne à sucre en 2017/18 à 635,59 Mt, une baisse de 3,3% sur la campagne précédente. La raison principale serait la réduction des superficies dédiées à la canne. En revanche, la production de sucre est estimée atteindre 39,46 Mt, en hausse de 0,2%. Selon Conab, les raffineries consacreront 47,1% de la canne à la production de sucre contre 45,9% la campagne précédente. La production d’éthanol se contracterait de 2,7% à 27,1 milliards de litres mais progresserait par rapport aux précédentes prévisions de Conab qui étaient de 26,1 milliards de litres. En effet, étant donné que le prix de l’essence à la pompe augmente au Brésil, la vente d’éthanol hydraté, le type de carburant qui peut être utilisé dans les véhicules flex, augmenterait.
A noter, toujours au Brésil, que des transformateurs majeurs comme Raizen, Biosev (Louis Dreyfus) ou encore Renuka do Brasil, des usines dans la ceinture du sucre d’une capacité cumulée de 9 Mt, ont annoncé des suspension d’activités de certaines de leurs usines ; l’approvisionnement en canne baisse et leurs difficultés financières s’accroissent. Des unités qui pâtissent du manque d’investissements dans les champs de canne à sucre et dans la modernisation de leurs unités industrielles.
En Inde, sur 2017/18, les raffineries de sucre, qui s’attendent à une récolte très en hausse cette année, devraient plus que doubler leur approvisionnement d’éthanol aux détaillants en fuel qui font leurs mélanges avec l’essence. Les fabricants d’éthanol et les compagnies pétrolières ont scellé leurs contrats d’approvisionnements pour un volume record de 1,4 milliard de litres pour l’année en cours contre 665 millions seulement il y a un an, selon l’Indian Sugar Mills Association.
Avec commodafrica