Des chercheurs de l’Université nationale de recherche et de technologie MISiS ont développé, conjointement avec leurs collègues de l’Université d’Etat Lomonossov de Moscou, un test de dépistage rapide du cancer de la prostate.
Ce test est basé sur une analyse immunochromatographique qui permet d’établir visuellement, sans recourir à des équipements spéciaux, la quantité d’antigène prostatique spécifique (APS) dans le sérum sanguin. L’APS, marqueur tumoral contenu dans le sang, est un marqueur organique spécifique et non pas un marqueur lié à une affection concrète de la prostate. Il peut être utilisé pour détecter toutes les sortes de cancer de la prostate, et surtout ses formes précoces qui pourront faire l’objet d’un traitement radical.
Le cancer de la prostate chez les hommes de plus de 60 ans est la tumeur maligne la plus répandue en Russie. Malheureusement, cette maladie est souvent diagnostiquée à des stades avancés. Ces nouvelles élaborations des scientifiques de l’Université MISiS promettent d’améliorer considérablement la détection de la maladie aux stades précoces, ce qui augmente les chances de réussite du traitement.
A cause de son coût élevé, le dépistage massif de l’APS en laboratoire, en tant qu’élément des programmes d’établissement du bilan de santé de la population, s’est avéré non justifié économiquement. Le nouveau test de dépistage rapide, qui permet de découvrir en dix minutes la probabilité ou la présence réelle de la maladie, pourrait apporter une aide importante en matière de détection précoce du cancer de la prostate.
“Le kit, qui a passé les essais médicaux nécessaires, contient un bâtonnet à tremper, un instrument pour percer la peau et une serviette aseptique. Pour effectuer le test, il suffit de plonger un bout du bâtonnet dans la solution de sérum sanguin à tester. Si l’agent à détecter (l’APS en l’occurrence) est présent dans la solution, il se lie avec les anticorps marqués par des nanoparticules spéciales d’or. Ces anticorps sont retenus dans la zone de test du dispositif et se manifestent sous la forme d’une, de deux ou de trois lignes transversales”, explique Alexandre Ossipov, chercheur principal à la chaire des nanosystèmes fonctionnels et des matériaux à haute température de l’Université MISiS.
Si une seule bande apparaît, le test a fonctionné mais la quantité d’APS est si faible qu’on peut affirmer avec certitude l’absence de maladie. Si deux bandes sont colorées, il faut faire une analyse plus minutieuse car la quantité d’APS est supérieure à 4 nanogrammes, ce qui témoigne de la présence probable de la maladie. Si, enfin, la personne testée voit apparaître trois bandes, la quantité d’APS dépasse donc les 10 nanogrammes et il faut entamer immédiatement un traitement du cancer de la prostate.
Les tests sont très simples, permettent d’établir le diagnostic préliminaire directement pendant la visite chez le médecin et d’entamer rapidement le traitement si nécessaire.
Avec sputnik