Des chercheurs espagnols ont commencé à travailler sur le développement d’un vaccin qu’ils espèrent pouvoir être efficace contre toutes les souches du virus Ebola, a annoncé leur directeur mercredi à Madrid.
Ces chercheurs de l’hôpital public madrilène du 12 Octobre travaillent depuis des mois, en collaboration avec deux autres établissements de la capitale espagnole, sur des échantillons de sang de trois patients atteints par le virus et soignés en Espagne.
Selon Rafael Delgado, directeur de cette équipe de chercheurs, les trois patients ont développé des anticorps “très efficaces” contre la maladie mais en “petite quantité” et seulement efficace contre la souche Zaïre.
Spanish researchers are working on a #vaccine against all five strains of the killer #Ebola virus in what would be a world first, Madrid's October 12 Hospital said Wednesday.https://t.co/zxld9y6UcP
— The Peninsula Qatar (@PeninsulaQatar) July 11, 2018
Le “défi” de ces chercheurs est désormais de “produire ces anticorps à grande échelle, à travers un vaccin” qui puisse être efficace contre toutes les souches du virus, a ajouté Rafael Delgado, responsable du service de microbiologie de cet hôpital.
Selon Rafael Delgado, la difficulté réside dans le fait que le virus Ebola se protège grâce à des protéines faisant office de carapace et expose ses zones vulnérables pendant un court laps de temps, ce qui complique l’action du système immunitaire.
Le microbiologiste a indiqué espérer d’ici à un an les résultats des tests effectués sur des souris.
Un vaccin expérimental, portant le nom technique rVSVSV-ZEBOV, a déjà été mis au point à la suite de la terrible épidémie d’Ebola, la plus violente de l’histoire, qui a frappé l’Afrique de l’Ouest entre fin 2013 et 2016, causant plus de 11.300 morts.
Administré en mai en RDC, ce vaccin, développé par l’Agence de la santé publique du Canada – sous la licence de NewLink Genetics qui l’a à son tour concédé sous licence au groupe Merck & Co – a été jugé “très efficace” par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) mais il ne l’est que contre la souche Zaïre.
Le laboratoire américain Johnson & Johnson développe pour sa part un vaccin expérimental contre deux souches.
L’Espagne avait enregistré en 2014 la première personne contaminée hors d’Afrique. Teresa Romero, une aide-soignante, avait contracté la fièvre hémorragique en Espagne, en soignant dans un hôpital madrilène un missionnaire rapatrié de Sierra Leone et décédé de la maladie.
Avec AFP