En Afrique de l’Ouest, la culture du blé dur en conditions de chaleur extrême est désormais possible grâce à de nouvelles variétés de la céréale pouvant supporter une température constante comprise entre 35-40°C, le long du bassin du fleuve Sénégal.
Mis au point par un projet mené par Filippo Bassi (photo) du Centre international de recherche agricole dans les zones arides (IRCADA) par le biais de la technique de sélection moléculaire conventionnelle (n’impliquant pas de modification génétique), les spécimens peuvent fournir un rendement de 3 tonnes par ha en seulement 90 jours.
Pour cette région qui ne pratique que la monoculture du riz durant 8 mois de l’année, cette avancée technologique ouvre de nouvelles opportunités en terme d’accroissement de revenus des producteurs (210 millions $ supplémentaires) et d’amélioration de l’état nutritionnel, du fait de la composition de la céréale (5 fois plus de protéines, de vitamines et de minéraux que le riz).
Cette initiative a été récompensée hier par le prix Olam pour l’Innovation en matière de sécurité alimentaire d’une valeur de 50 000 $.
« Lorsque nous avons eu cette idée il y a 5 ans, les gens ont pensé que nous étions un peu fous. Nous sommes donc ravis de voir notre projet d’introduire du blé dur dans cette région, récompensé par le prix Olam. J’aimerais remercier particulièrement nos partenaires pour leur soutien : l’U-Forsk2013, le CNARAD, l’ISRA, l’Université Mohammed V, et la SLU Sweden. En collaborant étroitement avec les agriculteurs, nous avons gagné leur confiance. Ils sont en effet conscients des avantages qu’offre cette variété qui peut être facilement cultivée moyennant un investissement minimum. Maintenant, nous devons agir pour la mettre sur le marché. Nous utiliserons donc le montant du prix pour promouvoir l’établissement d’un partenariat commercial avec l’industrie des pâtes et du couscous Nord-africaine.», a commenté Filippo Bassi.
Agenceecofin