Selon l’agence de notation américaine Standard & Poor’s (S&P), les charges d’intérêts induites par la dette publique de l’Etat camerounais ont «considérablement augmenté en 2016», puisqu’elles ont atteint une enveloppe globale équivalent à «5,1% des recettes publiques» du pays, apprend-on dans un rapport sur le Cameroun publié en avril 2017.
A en croire S&P, cet accroissement des charges d’intérêts est la conséquence de l’émission du premier eurobond de l’histoire des finances publiques camerounaises intervenue au mois de novembre 2015. L’on se souvient en effet qu’après avoir aligné des succès sur le marché local et régional depuis 2011, le gouvernement camerounais a testé le marché international des capitaux en novembre 2015, à travers l’émission d’un premier eurobond, qui avait permis de mobiliser 375 milliards de francs Cfa (sur les 750 sollicités) à un taux d’intérêt de 9,75%.
Les fonds récoltés à la faveur de cet eurobond, révèle S&P, ont été utilisés, en partie, pour «rembourser intégralement le crédit-relais accordé au gouvernement par un consortium de banques, afin de financer les arriérés de subventions dus à la Société nationale de raffinage (Sonara)», financements ensuite utilisés par cette entreprise publique pour «régler les factures de certains fournisseurs».
En effet, neuf mois avant le lancement de l’eurobond sus-mentionné, le gouvernement camerounais avait contracté auprès de quatre banques locales (BGFI, Afriland First Bank, Ecobank et Société générale) un crédit de 143,5 milliards de francs Cfa pour financer la Sonara. Les documents relatifs à cette convention de crédit avaient été signés à Yaoundé, la capitale du pays, le 10 février 2015.
Avec investiraucameroun