6 mois avant l’organisation en Allemagne de la COP23, les pays africains multiplient les événements et les signatures d’envergure internationale pour faire entendre leur plaidoyer. Que cela soit des événements du calibre du Forum africain du carbone qui aura lieu dans 2 mois à Cotonou ou encore l’atelier sur l’accès des collectivités territoriales d’Afrique à la finance climatique, organisé par la CGLU Afrique à Rabat, l’Afrique insiste sur l’urgence du développement d’un modèle intégré qui englobe acteurs nationaux et locaux qui facilite l’accès au financement climatique…
L’Afrique garde le cap pour l’action climatique. Les rencontres officielles pour trouver des solutions réalisables aux questions environnementales se multiplient, quelques mois avant la COP 23 qui se tiendra novembre prochain en Allemagne. Du 28 au 30 juin 2017, ça sera à Cotonou d’accueillir le 9 ème Forum africain du carbone. Cette édition se concentrera sur les possibilités de renforcer l’engagement entre acteurs étatiques et non-étatiques dans les secteurs clés pour l’Afrique. Il s’agit, principalement, de l’énergie et de l’agriculture.
Les invités et les intervenants pendant l’événement examineront également le rôle des futurs marchés du carbone pour une action climatique plus efficaces, et ce, gardant parmi les priorités les objectifs de développement durable.
Il sera ainsi question d’étudier des exemples de politiques, initiatives et mesures africaines allant de ce sens. Logiquement, il faudra aussi étudier les obstacles, les mesures et ainsi que les instruments financiers et cadres réglementaires, susceptibles d’intégrer la dimension climatique dans les secteurs clés. L’événement comptera sur la participation d’institutions de développement bilatérales et multilatérales, comme la Banque Mondiale, la Banque africaine de développement ou encore le programme onusien pour l’environnement, mais aussi des partenaires du secteur privé et des experts internationaux dans les questions du climat.
Implication climatique des acteurs locaux
Ce n’est pas le seul événement qui a eu lieu sur le continent et qui cible de booster la réflexion par rapport à la question climatique. Rien que la semaine dernière, l’organisation panafricaine « Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique » (CGLU Afrique) a organisé à Rabat, un atelier sur l’accès des collectivités territoriales d’Afrique à la finance climatique.
L’objectif visé par l’atelier était d’initier un processus de mise en place d’un écosystème regroupant l’ensemble des acteurs pour que les collectivités territoriales d’Afrique soient en capacité de présenter des dossiers éligibles à la finance climatique, et notamment au Fonds Vert Climat. Il était surtout question de la mise en place d’une « Task Force » qui a pour objectif de concevoir et mettre en œuvre une feuille de route de l’écosystème proposé. Une première présentation sera faite à l’occasion de la prochaine réunion préparatoire à la COP23 en mai 2017 à Bonn, Allemagne.
Parallèlement, l’atelier a connu la signature d’un protocole entre CGLU Afrique et ENERGIES 2050, une association qui intervient au niveau international à la mise en œuvre d’un modèle de développement bas-carbone.
Il faut dire que la problématique de l’implication des acteurs locaux dans la gestion de la chose climatique s’impose de jour en jour. Pour le moment, seuls les Etats sont responsables des négociations et des engagements qui en découlent dans la lutte contre les changements climatiques en ligne avec la Convention Cadre des Nations-Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC). Or, ce sont les Villes et plus généralement les acteurs locaux, qui occupent la place principale dans la mise en œuvre de ces engagements et plus globalement dans l’application des mesures de lutte contre le changement climatique. Il sera naturellement logique que ces acteurs soient représentés dans les processus de négociations et de l’établissement des mesures climatiques.
Il faut savoir qu’aujourd’hui, les villes abritent plus de la moitié de la population et consomment 60 à 80% de l’énergie produite au niveau mondial. Les trois quarts des émissions de gaz à effet de serre sont directement associés aux espaces urbains. Dans un futur proche, en 2050, les statisticiens avancent que 75 % de la population mondiale vivra dans les villes
Avec latribune